La réforme du système de retraites prévoit un régime universel par points et la fin des régimes spéciaux. Les syndicalistes du Nord-Pas-de-Calais ne sont pas convaincus de l'urgence de la réforme. Il craignent une dégradation du niveau de vie pour les futurs retraités.
Les syndicalistes sont unanimes : il n'y a pas d'urgence à réformer le système des retraites en France. Michel Crespin, le secrétaire général de la CFDT dans les Hauts-de-France l'affirme, "il n'y a aucune urgence financière", qui justifie la réforme actuellement discutée au gouvernement.
Pour lui, l'urgence à réformer doit se concentrer sur la réduction des inégalités produites par le système actuel : "aujourd'hui les femmes perçoivent en moyenne 40% de retraite de moins qu'un homme".
"Les femmes vont se retrouver fortement pénalisées. On ne doit pas fabriquer des machines à faire des pauvres", renchérit de son côté Jean-François Duflo de Force Ouvrière.
L'urgence est plus sociale qu'économique selon les syndicats
La CFTC est d'accord ; la réforme n'est pas nécessaire économiquement mais socialement. "Il faut un système plus équitable, une meilleure prise en compte des différents parcours qui ne sont plus des longues carrières dans une seule entreprise mais des parcours hachés", affirme Onno Ypma, le secrétaire général de la CFTC Hauts-de-France."Pour les salariés il n'y a aucune urgence" estime Pascal Szabo de la CGT Nord. "Il n'y a aucune justification si ce n'est une politique libérale mise en place par le gouvernement".
Les quatre syndicalistes des principales forces des Hauts-de-France ont partagé leur sceptisisme dans l'émission "Dimanche c'est politique" diffusée sur notre antenne dimanche 20 octobre à 11h25.
Ils estiment que la seule réforme urgente sur le sujet viserait à apporter plus de sécurité et de justice sociale. Elle devrait aussi s'adapter aux volontés personnelles des travailleurs, ce qui ne sera pas le cas avec un système universel.
Une grève nationale aura lieu en décembre prochain
Insatisfaites des préconisations de l'ancien élu du Nord-Pas-de-Calais en charge du projet Jean-Paul Delevoye, huit organisations syndicales et de jeunesse ont annoncé dans la semaine une grève nationale interprofesionnelle le 5 décembre prochain.Le projet de réforme quant à lui sera discuté au moins jusqu'à l'été prochain. Sa mise en application est prévue pour 2025 mais le gouvernement semble encore indécis sur le contenu même du projet et sa mise en place.