Malgré les plaintes déposées, l'équipement en portiques et l'installation de rochers pour éviter les intrusions, les caravanes sont revenues parc de la Haute Borne à Villeneuve d'Ascq, site de laboratoires de recherche et d'entreprises innovantes. Selon le président d'une de ces entreprises, les salariés seraient "excédés" par la situation et se sentiraient abandonnés par les autorités. Témoignage.
"C'est l'enfer !" exprime Marc Honoré président de l'entreprise Ekiho, spécialisée dans la fabrication de maisons passives, société dont le siège est au parc de la Haute Borne à Villeneuve d'Ascq. Exaspéré, il estime avoir eu quelques mois tranquilles sans la présence de caravanes. Mais désormais, pour lui, ce sont de nouveaux désagréments qui arrivent avec les caravanes qui se sont implantées mercredi soir au pied de ses bureaux.
"En septembre-octobre 2021, plusieurs installations de portiques de sécurité et des rochers ont été mis en place. Un gardien a également été recruté", raconte-t-il. "Le parking est grand", si cela avait été pour dépanner en bonne intelligence "pourquoi pas...", mais là, il s'agit d'une occupation "agressive", explique l'entrepreneur.
Plaintes "non suivies d'effet"
Comme lui, dans cette ruche d'entreprises du Parc de la Haute-Borne, une quinzaine de patrons et leurs salariés disent subir les nuisances de leurs voisins pour le moins "indélicats". Exemples : méchouis faits sur les haies du parking ou sur le parking lui-même (haies et enrobé détruits), excréments retrouvés dans les lieux de passage des piétons, branchements sur eau et électricité des entreprises, installation de piscine en plastique pour les enfants à l'entrée des salariés, etc.
Marc Honoré regrette également les tentatives d'intimidation (plaques d'immatriculation pliées, menace de se faire casser la figure ou voiture garée expressément derrière la sienne) depuis qu'il a organisé un déplacement au commissariat de Villeneuve d'Ascq avec une quinzaine de salariés et d'entrepreneurs mécontents, pour déposer une dernière plainte.
Le pompon c'est : quand le problème se pose dans les mêmes termes sur le parking de Décathlon Campus, il est réglé en 24 heures
Marc Honoré
"C'est simple aujourd'hui, on est plusieurs à reporter des entretiens de recrutement ou à ne plus oser faire venir nos clients parc de la Haute Borne. Mais le pompon c'est que quand le problème se pose dans les mêmes termes sur le parking de Décathlon Campus, il est réglé en 24 heures", assure le dirigeant qui regrette qu'il y ait deux poids deux mesures dans la gestion de ce problème par les autorités.
"Pourtant, assure-t-il, quand le gardien a vu qu'il ne gérait plus la situation lors de la dernière intrusion, il a prévenu la police. Mais elle ne s'est pas déplacée !".
Dans la métropole de Lille, il existe actuellement quatorze aires d'accueil des Gens du voyage (durée de stationnement autorisée de 1 à 3 mois maximum, avec, dans certaines situations une prolongation possible), ainsi que quatre aires de passage (durée de stationnement autorisée jusqu'à 3 semaines). Une de 200 places, trois de 50 places. La MEL reconnaît sur son site internet que "le manque d'emplacements est une réalité" mais insiste : "les installations sauvages sont interdites sur le domaine public et les terrains privés".