À moins de deux ans des Jeux olympiques de Paris, le milieu du basket ne sait toujours pas avec certitude où se tiendra la phase préliminaire des tournois. Des voix s'élèvent pour dénoncer l'inorganisation du comité olympique tandis que d'autres tentent de tempérer la situation.
Il y a trois mois, le comité d'organisation des JO-2024 (Cojo) renonçait au Parc des Expositions de la Porte de Versailles à Paris pour l'épreuve de Basket à cause d'importantes contraintes techniques. Depuis, aucun point de chute n'a été trouvé pour sa phase préliminaire.
La Fédération internationale (FIBA), le COJO et le Comité international olympique (CIO) sont en discussions pour trouver une solution, l'option la plus sérieuse est celle du stade Pierre Mauroy à Villeneuve-d'Ascq, à la place du handball.
"On n'est pas mis en avant"
Délocaliser le tournoi de basket à Lille, une option critiquée par le médaillé d'argent des JO à Tokyo Evan Fournier : "Steph (Stephen Curry) qui veut venir à Paris, mais on va lui expliquer que les JO de Paris 2024 c'est pas à Paris parce que le basket est une discipline de catégorie 2", dénonce-t-il sur Twitter.
De son côté, le meneur Andrew Albici, interrogé par l'AFP "trouve ça dommage". "On a des infrastructures à Paris, on a envie d'être à Paris. Ça nous peine par rapport à ça. On essaie de pousser pour que ça change. Mais on n'est pas décisionnaire."
Il regrette que sur l'ensemble des sports collectifs, ils soient "mis de côté" alors "qu'on a fait des médailles, qu'on a cartonné. Avec le hand, on n'est pas mis en avant, c'est dommage."
Du côté de l'ailier fort Louis Labeyrie, l'heure est à l'apaisement des tensions : "ils ont voulu organiser des JO à Paris, il s'avère que Paris n'a pas assez de lieux pour tout accueillir. C'est bien normal que des sports doivent se déplacer, que ce soit nous ou d'autres".
Beaucoup de sportifs pourraient se sentir lésés, mais bon on peut aussi le prendre dans l'autre sens et se demander si les gens de Lille ne méritent pas aussi de regarder du basket ?
Louis Labeyrie
"Le problème est plus gros que ça"
Nicolas Batum, capitaine de l'équipe de France de basket voit plus loin. "Je me fiche que l’on joue à Lille, explique-t-il au micro de nos confrères de RMC. J’y ai déjà joué à l’Euro 2015 et c’était l’un des plus grands kiffs de ma carrière. J’ai adoré jouer là-bas et j’adorerais rejouer là-bas."
Le problème, selon lui, "est plus gros que ça". Il déplore le fait qu'à vingt-mois du début des Jeux olympiques à Paris, on ne sache pas encore où vont se jouer le volley, le handball et le basket. "On a les J.O. en France, on est une capitale européenne extraordinaire… Et on se pose cette question-là vingt mois avant. Pourquoi on se la pose ? On ne doit pas se la poser. On est à Paris, bordel."
"Il y a plein d'interrogations"
Interrogé par l'AFP, le manager général des Bleus Boris Diaw assure qu'ils accepteront le choix du comité et qu'il s'adapteront. "De toute façon on ira jouer où on nous dit, assure-t-il. Ce qui nous agace, c'est de ne pas savoir aujourd'hui. L'annonce vient assez tard si on regarde les JO précédents, les phases préliminaires étaient préparées trois ans à l'avance, on savait à quel endroit on allait."
Boris Diaw évoque aussi les questionnements en terme de planning de préparation et d'organisation . "Est-ce qu'on finira la préparation plutôt à côté de Paris, à côté de Lille ? Et sur la compétition, en termes de logement, à quel endroit on va être ? Où on va s'entraîner ? Il y a plein d'interrogations".
Au niveau de l'Etat, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera assure au micro de RMC Sport qu'un "terrain d'entente sera trouvé" prochainement. "Les discussions avancent. Il y a une vraie option autour de Lille pour la première semaine".
Le directeur exécutif des sports de Paris 2024 Jean-Philippe Gatien souhaite, selon Sports.fr, "un équilibre entre le basket, le handball et le volleyball, que chacun puisse avoir une semaine à Paris".
Il faudra attendre le conseil d'administration du COJO qui doit se tenir le 12 juillet et à l'issue duquel un choix pourrait être annoncé.