Camaïeu : L'actionnaire demande une "avance de l'État" pour éviter la liquidation

L'actionnaire de Camaïeu a demandé une avance de l'État pour boucler son plan de relance du géant nordiste de prêt-à-porter, en redressement judiciaire, prévoyant la fermeture de 208 magasins et la suppression de quelque 500 emplois sur environ 2.600.

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"Il s'agirait d'une intervention de l'État sous avance remboursable", a précisé à l'AFP Wilhelm Hubner, président d'Hermione People and Brands (HPB), la division distribution de la Financière immobilière bordelaise (FIB) de l'homme d'affaires Michel Ohayon, qui avait repris Camaïeu en 2020. Cette demande est actuellement discutée avec le gouvernement alors que le tribunal de commerce de Lille doit examiner mercredi 28 septembre le plan de continuation de Camaïeu, placé en redressement judiciaire le 1er août avec des dettes de 240 millions d'euros, dont quelque 70 millions d'impayés de loyers. Selon M. Hubner : "Tout le monde sait qu'il y a urgence" pour sauver Camaïeu, ce qu'HPB "est le seul" à pouvoir faire, après le retrait de divers candidats à la reprise, dont le fonds américain Gordon Brothers.

En cas de rejet du plan de relance par le tribunal de commerce, l'autre option serait la liquidation, a-t-il dit. Aux termes de ce plan, Camaïeu "se séparerait de 208 magasins structurellement non rentables", en gardant 308, et préserverait "80% des 2.600 emplois", a-t-il détaillé. Son financement repose sur la cession - si elle est autorisée par le tribunal- du siège et entrepôt de Camaïeu, à Roubaix, qui serait racheté par FIB, pour 14 millions d'euros en vu de "sa valorisation" puis de sa revente, censée rapporter selon M. Hubner "de 55 à 63 millions d'euros".

À l'appui de la demande de placement en redressement judiciaire de l'enseigne, HPB - qui détient notamment Go Sport, La Grande Récré et 23 magasins affiliés Galeries Lafayette - avait invoqué les conséquences d'un arrêt de la Cour de cassation imposant aux commerçants de régler les loyers impayés lors de la période covid. Camaïeu avait selon ses dirigeants déjà été fragilisé par une série de difficultés : crise sanitaire, cyberattaque au coût chiffré à 40 millions d'euros et conséquences de la guerre en Ukraine. En août 2020, la FIB avait repris 511 des 634 magasins Camaïeu en France et environ 2.600 salariés sur plus de 3.100, dans le cadre d'une cession pilotée par le tribunal de commerce. La nouvelle direction s'était donné deux ans pour remettre l'entreprise à l'équilibre. Mais les pertes d'exploitation ont atteint 93 millions pour 333 millions de chiffre d'affaires sur la période de 16 mois depuis la reprise.

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