Jacqueline Vandrebeck a amené en France cette astuce importée du Danemark pour rassurer et sécuriser les bébés en couveuse.
"Je n’ai rien inventé, ça vient du Danemark" précise tout de suite Jacqueline Vandrebeck. Elle est tout de même celle qui a amené en France et en Belgique ces petites pieuvres de coton, drôles de bestioles à bébés."C’est une dame qui a crocheté une pieuvre et qui l’a mis dans la couveuse de son propre bébé prémturé. Elle a constaté que ça le calmait, qu’il jouait avec les tentacules au lieu d’essayer d’arracher les sondes et les tuyaux. En trois mois de temps, plein d’hôpitaux se sont mis à utiliser ça au Danemark, puis en Suède. Puis des bénévoles se sont mis à crocheter aux Pays-Bas."
Une initiative qui se propage
C’est là qu’elle intervient. Madame Vandrebeck est vendeuse en optique, mais elle adore crocheter et surtout, elle adore traduire. Avec l’autorisation de la créatrice, elle traduit les documents pour les mettre à disposition des hôpitaux belges et français.Elle crée le site web et, très vite, des hôpitaux s’associent au projet.
Aujourd’hui, plus de 20 hôpitaux à travers la Belgique, le Nord et le Pas-de-Calais ont rejoint l’initiative. C’est le cas par exemple de l’hôpital Saint-Vincent de Paul, à Lille, ou du CHR de Valenciennes.
Dernier en date chez nous, le CHR Mons (Hainaut), en Belgique.
Des consignes strictes
Si les bénévoles n’ont pas voulu se constituer en association, pour éviter les flux d’argent, les consignes sont très strictes : mises dans les couveuses, ces peluches sont en contact direct avec les bébés prématurés qui sont appareillés.Dans chaque hôpital associé au projet, un ambassadeur est désigné. Il passe ensuite un entretien avec l’administrateur régional. Son rôle est de contrôler les petites pieuvres tricotées par les bénévoles.
L’extérieur doit être 100% coton, et pouvoir supporter le lavage à 60 degrés, étape indispensable pour éliminer les germes. Le rembourrage, en synthétique, doit être glissé dans un collant pour ne pas sortir par les mailles. Les tentacules ne doivent pas dépasser vingt centimètres, pour éviter les risques de strangulation.
Deux mondes qui se rencontrent
Ce qui a touché Jacqueline Vandrebeck, extérieure au milieu médical, c’est justement la rencontre entre deux univers : le monde fermé et parfois angoissant de l’hôpital et des citoyens volontaires."Il y aussi des bienfaits pour les personnes qui tricotent les pieuvres. Par exemple, pour des personnes âgées, ça donne un but. C’est formidable de crocheter pour ces tout petits bouts qui pointent leur nez un peu trop tôt. Dans nos bénévoles, on a un enfant de 11 ans comme une dame de 91 ans. Ils font des pieuvres parfaites !"
Si l’aventure vous tente, lancez-vous : certains hôpitaux cherchent encore des bénévoles.