Mineurs isolés de Calais : Londres accusé de renier sa promesse

Le gouvernement britannique a été accusé mercredi de renier sa promesse d'accueil des réfugiés mineurs qui vivaient dans la "Jungle" de Calais, dans le nord de la France, avant son démantèlement, après avoir fixé de nouveaux critères d'éligibilité plus restrictifs.

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En vertu de ces nouvelles règles, rendues publiques lundi par le ministère britannique de l'Intérieur, pour être accueilli au Royaume-Uni, un réfugié mineur doit désormais : soit avoir 12 ans ou moins, soit être exposé à un risque élevé d'exploitation sexuelle, ou bien avoir 15 ans ou moins et être de nationalité syrienne ou soudanaise, ou encore avoir moins de 18 ans et accompagner un frère ou une soeur remplissant l'un des trois premiers critères.

Le gouvernement britannique s'était engagé à accueillir "tous les mineurs isolés présents à Calais dont les attaches familiales en Grande-Bretagne sont établies" et à "étudier également les dossiers de mineurs non accompagnés qui n'ont pas de liens familiaux mais dont l'intérêt supérieur serait de rejoindre ce pays", avait dit en octobre le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

"Ils (au gouvernement britannique, ndlr) reviennent sur leur promesse", a accusé mercredi le membre travailliste de la chambre des Lords Alf Dubs, à l'origine d'un amendement réclamant l'accueil d'enfants réfugiés déjà présents en Europe.

"Ils essaient de trouver une manière de n'accueillir qu'une poignée d'enfants et je crains que cela ne soit valable pour Calais mais aussi pour les mineurs non-accompagnés en provenance de Grèce ou d'Italie", a ajouté Lord Dubs, lui-même arrivé au Royaume-Uni en 1939 dans le cadre de l'opération "Kindertransport", qui a permis de sauver des milliers d'enfants juifs juste avant la Deuxième Guerre mondiale.

Un avenir incertain pour une centaine d'enfants

La France a appelé plusieurs fois le Royaume-Uni à prendre ses responsabilités sur ce dossier.

"Plus de 300 enfants ont été transférés de France depuis le 10 octobre", a réagi le secrétaire d'Etat britannique à l'immigration Robert Goodwill, soulignant que plusieurs centaines d'autres mineurs seraient accueillis outre-Manche. 

"Des centaines d'enfants font désormais face à un avenir incertain. Nous exhortons le gouvernement à revoir ses critères et à faire preuve de compassion dans cette crise", a commenté pour sa part Alex Fraser, chargé de la question des réfugiés à la Croix-Rouge britannique.
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