Le directeur du port de Calais s'est félicité ce mardi de la hausse du trafic entre Douvres et Calais, trois semaines après le démantèlement de la "Jungle" où vivaient des milliers de migrants.
"Aujourd'hui nous nous portons de nouveau bien, car nous constatons une hausse depuis le début du mois de novembre de plus de 10% du trafic (+17% sur un mois NDR)", a déclaré Jean-Marc Puissesseau, PDG du port de Boulogne-Calais. "Nous regagnons des transporteurs routiers que nous n'avions plus l'habitude de voir sur le port. Nous avons vu passer jeudi dernier plus de 3 900 camions, ce qui est un record depuis plus d'un an", a-t-il ajouté, précisant que le nombre de migrants détectés dans les poids lourds sur la zone portuaire avait baissé de 87% depuis le début du mois.
Près de 7 000 migrants ont été évacués vers des centres d'accueil lors du démantèlement de la "Jungle" terminée entièrement le 3 novembre. Elle était située à environ 500 m de l'entrée du port de Calais, le premier port français et le deuxième européen pour le transport de voyageurs (10 millions de passagers annuels). Le directeur de la compagnie de ferries P&O Pascal Devaux a également affiché sa satisfaction, notamment au sujet de la hausse du trafic de nuit, le port de Calais fonctionnant 24h/24h. Lorsque la "Jungle" existait, le trafic n'excédait pas les 1 800 poids lourds transportés vers l'Angleterre. Désormais, depuis le démantèlement, "on arrive à faire 2 400 poids-lourds les mardi, mercredi et jeudi", note M. Devaux.
Trafic tourisme à la peine
En revanche, le trafic tourisme (voitures particulières) est à la peine, en raison principalement du Brexit, de la dévaluation de la livre et de la menace terroriste en France, selon la même source. Alors qu'il y a un mois le camp de la lande de Calais - le nom officiel de la "Jungle" - offrait le paysage d'un bidonville grouillant de monde, il laisse désormais apparaitre une lande vide battue par les vents, sans migrant et sous bonne garde des forces de l'ordre. "Nous avons encore une posture de surveillance très forte sur Calais et le Calaisis", a expliqué Vincent Berton, sous-préfet de Calais, évoquant un dispositif "extrêmement conséquent" de forces de l'ordre "pour empêcher les clandestins de passer à Calais".Concernant la ligne de ferroutage VIIA Britanica, qui relie l'Espagne via Le Boulou (Pyrénées-Orientales) à la Grande-Bretagne via le port de Calais, interrompue à cause des intrusions de migrants, elle devrait reprendre "au plus tard début janvier", a aussi indiqué M. Puissesseau.