Les sites étaient fermés depuis des années. Le gaz de houille toujours présent dans les sous-sols des anciennes exploitations minières d'Avion sera désormais transformé en électricité et revendu à ERDF. En quantité, cela représente la consommation d'une ville de 40 000 habitants.
Juste au dessous des moteurs de 38 tonnes, la fosse 17 et ses millions de mètres cubes de gaz de mine. Impropre à la distribution dans le réseau public, ce gaz sera bientôt directement transformé en électricité. "Je rappelle que concernant la taille du bassin, donc les vides miniers sous nos pieds, on parle de 100 000 kilomètres de galeries interconnectées", explique Antoine Forcinal, directeur général Gazonor. "La concession nous a été renouvelée jusqu'en 2042 par l'Etat français, pour valoriser au mieux cette richesse."
60 millions de mètres cube par an, c'est l'objectif de l'entreprise Gazonor qui exploitera bientôt 4 anciens sites miniers de la région. Une première phase expérimentale et une première sur le territoire français. "Les 9 méga-watts qui vont être installés et qui correspondent à 4 sites, qui sont pour la plupart des anciens sites de production de gaz de mine, vont correspondre à la consommation de l'équivalent de 40 000 personnes", précise Antoine Forcinal.
Récupérer le "grisou"
Une énergie exploitée en circuit court : l'électricité produite sera alors revendue au réseau ERDF. On estime aujourd'hui à plusieurs milliards de mètres cube la quantité de gaz de mine encore présente sous nos pieds.
Moins problématique que l'exploitation du gaz de schiste, la transformation du gaz de mine répond également à une obligation de dépression des vides miniers. Le gaz de mine migre en effet naturellement vers la surface après l’exploitation du charbon et ce même des années après la fin de l'exploitation. La mise en dépression
du réservoir de gaz de mine permet de supprimer le risque de fuite de gaz en surface.
Au lieu de le laisser d'évacuer dans l'atmosphère, il est donc capté depuis les années 60 en Belgique, à Avion, à Divion et à Lourches. A l'époque des mines, c'est ce même gaz qui était à l'origine des terribles "coups de grisou".