Les Jeux olympiques 2016 arrivent à grand pas. À cette occasion, France 3 Nord Pas-de-Calais vous présente les sportifs qui défendront les couleurs nordistes à Rio. Aujourd’hui Nando de Colo, le plus connu des Rivièrois, "papa" de l’équipe de France de Basket.
Il ne fait pas de bruit. Il fait même tout pour éviter la lumière. Pourtant, Nando de Colo est devenu une pièce maîtresse de l’équipe de France de basket. Il vient même de porter son club du CSKA Moscou sur le toit de l’Europe. En étant élu meilleur joueur de l’Euroligue.
Avec son mental d’acier, il s’est surpassé pour offrir in extremis la possibilité aux Bleus, victorieux d’un ultime tournoi aux Philippines, de participer aux Jeux olympiques à Rio. Boris Diaw et Tony Parker s’apprêtaient à recevoir le prix du MVP (Most Valuable Player), le meilleur joueur du tournoi, mais c’est Nando de Colo qui a été désigné. "Il ne s’y attendait pas du tout", confie sa maman Nicole. Nando préfère rester en retrait et fuit loin des caméras.
Une icone ch’ti
Loin des yeux, près du cœur. Nando de Colo quitte sa région à l’été 2002 pour signer au centre de formation de Cholet. Depuis, il parcourt le monde sans oublier un seul instant ses racines pour le plus grand bonheur de Nicole : "Attention, il ne vient pas du Nord ! C’est un ch’ti du Pas-de-Calais. Il n’est pas d’Arras, mais de Rivière, ville pour laquelle il reste très attaché. Quand il a un petit creux, il revient tout de suite à la maison. Il en profite pour jouer avec les jeunes dus pôle espoir du CREPS (centre de ressource sportive) de Wattignies." Il devrait d’ailleurs passer reprendre quelques forces dans la maison familiale avant son départ pour Rio.Le Nord ne lui en tient pas rigueur et lui rend bien son attachement. Il a reçu l’an dernier des mains du maire d’Arras, Frédéric Leturque, la médaille de la ville. Deux salles portent son nom dans le complexe Grimaldi. "C’est là où je l’ai amené pour la première fois jouer au basket", se remémore sa mère, alors joueuse professionnelle pour Arras. "L’adjointe au sport voulait renommer ces salles à son nom et ça l’a beaucoup touché."
Des camps de Colo
Pour le Nord-Pas-de-Calais, Nando de Colo s’investit et donne de sa personne. Il a décidé de filer un coup de main au club d’Orchies 59, tombé en troisième division, pour le relancer financièrement. "Je ne veux pas juste poser mon nom. Je vais investir dans tous les projets du club et apporter mon expérience", expliquait-il en 2014 à 20 minutes.La même année, il crée les camps de Colo. Pas question de trier les déchets ou de monter des actions commandos autour des centrales nucléaires. Non, il s’agit d’offrir la possibilité aux jeunes de 10 à 18 ans de jouer au basket avec un encadrement de choix : Boris Diaw et Laurent Sciarra sont venus conseiller les jeunes l’an dernier. De Colo leur glisse de précieuses astuces pour réussir leurs passes ou leurs dribles. Il s’attache à créer de la cohésion dans les groupes. "Les jeunes sont très bien encadrés et Nando choisit lui-même les entraîneurs adéquats", raconte sa mère.
La tête sur les épaules
Conseiller, rassurer, motiver, Nando de Colo adore ça. "Il ne cherche pas à se mettre en valeur mais il reste un patron", résume sa mère. Il n’arrête jamais d’haranguer ses coéquipiers, de les replacer sur le terrain et remettre en celle ceux qui loupent des paniers. "Ses coéquipiers viennent naturellement vers lui prendre des conseils. Il prend son rôle de papa de l’équipe de France à cœur".Très proche de sa famille, il lui destine son plus beau souvenir de basketteur. Nicole, sa maman, raconte d’une voix tremblante : "c’était en 2009, je venais de perdre ma mère. Nous attendions tous sa draft (ndlr : son repêchage) Nous nous regardions tous mais personne n’annonçait son nom. Et puis les Spurs de San Antonio l’ont choisi." Intelligemment, Nando de Colo a attendu trois ans avant de se lancer. Le temps de se révéler à Valence en Espagne et surtout d’y rencontrer sa femme.
Les dates-clés
23 juin 1987 : naissance à Sainte-Catherine2006 : signature de son premier contrat professionnel à Cholet
31 juillet 2008 : première sélection en équipe de France
2012 : début en NBA avec les San Antonio Spurs
2013 : champion d’Europe avec la France
2015 : élu dans le 5 majeur de l’Euro et médaillé de bronze avec les Bleus
2016 : vainqueur de l’Euroligue avec le CSKA Moscou et MVP de la compétition