Un nouveau réacteur nucléaire a été arrêté dans la nuit de mercredi à jeudi en Belgique après une intervention technique, réduisant à deux sur un total de sept le nombre de réacteurs encore en fonctionnement dans le pays, a-t-on appris auprès d'Electrabel, filiale du français Engie, ex GDF Suez.
L'arrêt inattendu de Tihange 2, vers 01H00 du matin, fait que la totalité des trois réacteurs de cette centrale du sud-est de la Belgique sont à l'arrêt. Dans la seule autre centrale de Belgique, située à Doel, deux des quatre réacteurs sont également à l'arrêt. Alors qu'une maintenance, planifiée de longue date, devait avoir lieu dans le "bâtiment réacteur" de Tihange 2, l'opération "a déclenché un signal qui a induit l'arrêt de l'activité", a expliqué à l'AFP Serge Dauby, porte-parole d'Electrabel.
"Nous sommes toujours en train d'analyser les causes de l'arrêt", a ajouté une autre porte-parole de l'exploitant, Jeetha Keyaert. "Il n'y a jamais eu de danger pour les environs, les employés ou la centrale" et "il n'y a pas de soucis pour la sécurité d'approvisionnement en Belgique, car on dispose d'un parc de production diversifié", a-t-elle assuré. "Dès le milieu de la nuit, des techniciens et experts ont été rappelés pour plancher sur les causes et les besoins éventuels de réparation et de maintenance afin de pouvoir revenir le plus rapidement possible sur le réseau", a précisé M. Dauby. Il n'a pas été en mesure d'indiquer combien de temps il faudrait pour redémarrer le réacteur. "Il faut le faire convenablement, et nous prendrons le temps qu'il faudra".
Les difficultés du parc nucléaire belge ont pesé sur les résultats du groupe Engie au premier semestre, dont le bénéfice net a reculé de 56% à 1,11 milliard d'euros. Les réacteurs de Doel 3 et Tihange 2 sont à l'arrêt depuis le 25 mars 2014 pour réaliser des tests supplémentaires sur leurs cuves, après la découverte de milliers de microfissures à l'été 2012. Leur redémarrage est actuellement prévu le 1er novembre. Engie avait estimé en mai que leur "non fonctionnement" privait son résultat net d'environ 40 millions d'euros par mois. Le gouvernement belge a prolongé de dix ans la durée de vie de trois autres réacteurs, âgés d'une quarantaine d'années, mais deux d'entre eux ont toutefois dû être arrêtés et attendent le feu vert de l'Autorité fédérale pour le contrôle nucléaire (AFCN) avant de pouvoir être relancés.