Le club de boxe de Pont Sainte Maxence (Oise) organisait samedi 3 mars un entraînement public entre grands champions, boxeurs valides et boxeurs handicapés. Près de quarante sportifs sont montés sur le ring pour combattre la différence.
Imaginez devoir combattre, les yeux fermés, contre Karim Achour, 10 fois champion de France de boxe. Comme Karim, vous prendriez sans doute quelques coups au début. Mais au bout d'un an d'entraînement, ce boxeur malvoyant a apprit à entendre les coups approcher. "Ils suivent le son de la voix. Ils arrivent à savoir où ils doivent frapper, par rapport au son de la voix, explique Karime Achour, licencié au Boxing club olympique de Pont-Sainte-Maxence. Il poursuit : "Parfois on voit même des boxeurs voyants qui n'arrivent pas à toucher comme eux arrivent à toucher la cible. C'est incroyable!"Aujourd'hui, mis à part son arrivée sur le ring à l'aide de sa canne, rien n'indique que Nacer est malvoyant. Après un an d'entraînement, il combat d'homme à homme face à Yvan Mendy, un autre champion. Humoriste, il défend sur scène comme dans la vie les droits des handicapés. "Il n'y a pas de limites : à partir du moment qu'on travaille, tout est possible, souligne Nacer. On boxe ensemble pour mieux vivre ensemble Le dépassement de soi, il n'est pas réservé qu'aux athlètes de haut niveau. Il y a des personnes handicapées qui se dépassent tous les jours. D'ailleurs, j'ai envie de dire qu'elles ne sont pas handicapées mais "handicapables"."
On boxe ensemble pour mieux vivre ensemble Le dépassement de soi, il n'est pas réservé qu'aux athlètes de haut niveau. Il y a des personnes handicapées qui se dépassent tous les jours.
Nacer Zorgani, boxeur et humouriste
Josette n'aurait jamais imaginé que son fils Franck puisse faire un autre sport que du rameur. Mais celui-ci, atteint de tétraplégie, s'entraîne une fois par semaine depuis 9 ans au club de Pont-Sainte-Maxence . Pour lui la boxe c'est plus qu'un sport, "ça le rend serein et ça lui forge le caractère, note sa mère. C'est sa façon de combattre son mal!" Le BCOP accueille depuis dix ans des handicapés sur le ring, chose encore très rare en France. En plus d'être un vivier de champions, le club combat la différence.
►Notre reportage à Pont-Sainte-Maxence (Oise)