À Beauvais, le Quadrilatère fermé suite aux inondations : "certaines œuvres exposées au centre d'art ne reviendront pas"

Le 21 juin, Beauvais était touchée par d'importantes inondations qui ont entraîné de nombreux dégâts. Le Quadrilatère n'a pas été épargné au point que le centre d'art est obligé de fermer jusqu'en octobre. Les œuvres prêtées pour les expositions temporaires ont été renvoyées à leur propriétaire.

"Il reste encore quelques oeuvres à décrocher mais globalement, le centre d'art est vide." Lucy Hofbauer ne cache pas sa déception. La directrice du Quadrilatère a dû se résigner à fermer les 2000 m² du centre d'art de Beauvais, installé au pied de la cathédrale.

Conséquence des violents orages qui ont touché la ville le 21 juin dernier, certains des conduits d'évacuation des eaux de pluie sont obstrués par des bouchons de végétaux. Après l'épisode, le Quadrilatère avait fermé une semaine, le temps de mettre en sécurité les oeuvres les plus fragiles que sont les oeuvres papiers et les maquettes en bois de peuplier qui supportent peu les écarts d'hygrométrie. 

Des travaux estimés entre 10 000 et 15 000 euros

Les deux grandes expositions - Premier contact de Santiago Borgia et Ensemble d'Olivier Vadrot - étaient ensuite restées accessibles aux visiteurs en partie haute du bâtiment :

Mais les choses ont empiré : "dès qu'il pleut, l'eau n'est pas évacuée. Elle remonte et stagne sur les toits terrasse du bâtiment qui font alors piscine. Et il y a des infiltrations, raconte Lucy Hofbauer. Ce n'est pas une passoire. Mais le toit n'assume plus totalement son rôle d'étanchéité. Il y a un risque pour les oeuvres. Et dès l'instant où il y a un risque pour les oeuvres, il vaut mieux ne pas le prendre."

Décision a donc été prise de fermer totalement le centre d'art pour mener des réparations. Des réparations qui vont prendre une bonne partie de l'été : le bouchon le plus obstruant est situé dans la partie basse du bâtiment - "on doit introduire une caméra dans le conduit d'évacuation pour le voir" - qui, datant des années 70, est amiantée : "on doit faire intervenir une entreprise spécialisée. On en est à l'étape des devis, précise la directrice des lieux. Ils vont de 10 000 à 15 000 euros. On espère avoir fait le nécessaire d'ici octobre pour la reprise de la saison des expositions." 

Exposées seulement un mois

En attendant, la quelque centaine oeuvres prêtées pour les deux expositions temporaires ont été décrochées, comme La Cosmogonie suspendue, une oeuvre textile monumentale de Santiago Borja : 

©Lucy Hofbauer

La plupart ont déjà été renvoyées à leur propriétaire, public comme privé. "Les oeuvres de Santiago Borgia sont sécurisées dans des caisses pour reprendre le bateau et repartir au Mexique. Et c'est un vrai crève-coeur parce que l'expo devait être accrochée jusqu'au 19 septembre, déplore Lucy Hofbauer. On ne l'aura vue qu'un mois seulement depuis la réouverture du 19 mai. Et c'est dommage parce qu'il y avait un vrai engouement pour cette exposition. Elle était très attendue puisqu'elle devait déjà ouvrir en avril 2020." Un temps fort artistique retardé par la pandémie de Covid-19.

Une "ouverture éclair" pour les Journées du patrimoine

Et si la directrice espère une "ouverture éclair" pour les Journées du patrimoine les 18 et 19 septembre 2021 avec des vestiges archéologiques, elle n'en reste pas moins déçue : "on avait réussi à attirer les regards sur le Quadrilatère avec ces expositions. On avait eu beaucoup de bonne presse. On avait un vrai projet artistique et là, tout doit s'arrêter net. Les oeuvres de Santiago Borgia ne reviendront pas. On est un peu dégoûtés", avoue-t-elle.

Cette fermeture temporaire n'a pas entraîné de chômage technique pour les trois salariés titulaires de la structure : "nous avons déployé une équipe d'accueil et de médiation à la Maladrerie Saint Lazare où on a installé une oeuvre d'art contemporaine, explique la directrice du centre d'art. Les médiateurs du Quadrilatère sont sur place pour expliquer l'oeuvre." En revanche, les postes des deux vacataires n'ont pas été reconduits pour le moment, "mais la Collectivité essaie de leur trouver autre chose. On ne veut pas les laisser sur la paille."

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