Amélie de Montchalin, nouvelle ministre de la Transformation et de la fonction publiques, se rend à Beauvais dans l'Oise, le 20 juillet, pour discuter avec des fonctionnaires territoriaux, de l’État et de l’hôpital, des leçons à tirer de la crise du Covid.
Elle a choisi Beauvais, "ville particulièrement touchée par l’épidémie de Covid-19" - avec 31 Beauvaisiens décédés et surtout en tant que préfecture de l'Oise, premier département touché en France -, pour effectuer sa première visite officielle en qualité de ministre de la Transformation et de la fonction publiques. Amélie de Montchalin, la "ministre de tous les fonctionnaires", s’engageait ce matin sur France Inter à "redonner des marges de manoeuvre à chacun, là où il est".
Elle est arrivée vers 11h au centre hospitalier Simone Veil. "On a posé beaucoup de questions, rapporte un représentant syndicaliste CGT. Elle prend acte, on va voir ce qu'elle va en faire. Mais là aujourd'hui, c'est du marketing : 'j'ai été élue, je vais me faire voir sur le terrain.'"
"Il y a encore des questions qui se posent, a admis la ministre après cette rencontre. Les personnels ont vécu une épreuve. Mais ils en ont tiré des choses, ils ont travaillé en équipe, il y a eu énormément de confiance entre eux : ça, c'est essentiel qu'on le garde."
Aux côtés de la ministre : Caroline Cayeux, maire de Beauvais. Amélie de Montchalin a justement poursuivi son dépalcement en mairie à midi, pour rencontrer les agents de l’état civil et du Centre communal d’action sociale (CCAS).
"Ça a été des semaines difficiles pour tout le monde, témoigne une agent du CCAS. Maintenant, on a un peu peur de la canicule, et du rebond de l’épidémie." Et la ministre de noter qu'aucune canicule n'est prévue pour l'instant, d'appeler au port du masque, et au souvenir reconnaissant de "l'engagement et de la créativité" des fonctionnaires pendant la crise.
La journée s'est poursuivie avec les résidents et le personnel du Bosquet, un EHPAD Beauvaisien, avant un déjeuner à huis clôs avec des agents des trois fonctions publiques (collectivités territoriales, État, hôpital).
"Mon job, c’est d’aller voir pourquoi ça bloque"
En référence à la crise du Covid, Amélie de Montchalin estimait ce matin sur France Inter qu’"on a tenu parce que qu’on a mis tous ces gens ensemble, au bon niveau, avec des marges de manœuvre, la possibilité d’agir à ce niveau là." Une forme de flexibilité que la ministre semble vouloir systématiser.
Objectif : une action publique "plus simple, plus proche, plus efficace, plus juste". "Mon job, c’est d’aller voir pourquoi ça bloque, explique la ministre. Où est-ce qu’on peut accélérer, mettre en œuvre plus concrètement les choses."
L’enjeu serait de rendre les réformes passées plus palpables et concrètes pour les Français, afin de leur redonner confiance dans le politique. Elle a quelques solutions en tête, mais souhaite commencer par une phase de dialogue social.
Une lettre sera bientôt envoyée aux 5,5 millions de fonctionnaires pour leur demander "qu’est-ce que chacun d’entre eux voit comme mesure urgente pour que cette action publique soit plus efficace" et "qu’est-ce qui dans leur vie quotidienne au travail est nécessaire de changer", annonce la ministre.
Elle ajoute que "toutes les organisations syndicales" seront réunies vendredi pour aborder "des questions de rémunération, de protection sociale, d’attraction des métiers et d’égalité hommes-femmes".