Oise : les chauffeurs de taxi font grève lundi 1er avril

Les chauffeurs sont en conflit avec l’assurance maladie sur la tarification à mettre en place pour le transport des personnes malades. Ils seront présents dès 7 heures du matin devant le siège de la CPAM, à Beauvais.

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Si le 1er avril est un jour où l'humour est mis à l'honneur, les chauffeurs de taxi du département de l’Oise ne sont pas là pour rire. Demain, dès 7 heures du matin, ils seront "plus de 100" à faire grève et manifester devant le siège de la caisse primaire d’assurance maladie à Beauvais.

La raison de cette gronde : les professionnels sont en conflit avec l’assurance maladie sur la tarification à mettre en place pour le transport des personnes malades. Un conflit qui trouve ses racines dans le protocole d'accord signé entre les six fédérations nationales de taxis (FNAT, UNT, FNTI, FFTP, FNDT et UNIT) et l'Union nationale des caisses d'assurance maladie (Uncam), entré en vigueur fin janvier 2019.

Signature d’un protocole d’accord entre les fédérations nationales des taxis et l’Assurance Maladie publié par france3centre

"C'est un texte qui n'est pas travaillé et qui a été négligé, je dois l'avouer, par les deux partis", déplore Alexandre Touré, président du Syndicat des artisans taxis communautaires Oise.
 

"On ne peut pas exercer notre métier librement"

"Aujourd'hui, c'est simple : on a le sentiment d'être pris pour du bétail. La sécurité sociale ne nous considère pas et nous demande de ne pas respecter la réglementation en place sur l'utilisation de nos tarifs", poursuit le représentant syndical. "Le texte actuel est tellement complexe et mal rédigé, que l'on ne sait même pas comment facturer certaines courses parfois. Conséquence, d'une part, cela nous empêche de pouvoir exercer notre métier librement et de circuler comme on le souhaite. D'autre part, si on fait l'objet d'un contrôle inopiné par les forces de l'ordre, on peut se retrouver en situation illégale".

Face à ce mélange de colère, d'incompréhension et de sentiment de délaissement, les chauffeurs de taxis structurent leurs revendications autour de quatre grands points : 
  • Obtenir une considération réelle de la part de la sécurité sociale 
  • Bénéficier d'un délai supplémentaire pour facturer certaines courses sur le système de l'ancienne convention
  • Revoir en profondeur le volet du texte national sur le transport simultané (plusieurs clients en une course) avec des propositions cohérentes. Avec les règles actuelles, Alexandre Touré estime qu'il y a un manque a gagner de 40% ce type de courses. 
  • Augmenter le forfait minimum à au moins 20 euros. Le forfait minimum, appelé "forfait intramuros" dans l'Oise, est le prix fixe empoché par un chauffeur de taxi lors d'une course médicale. Le paiement étant figé, la durée et la longueur du trajet n'ont aucune incidence.

Sur cette dernière requête, Alexandre s'indigne et prend le temps de raconter une anecdote vécue par l'un de ses confrères. "Un de mes collègues a récemment effectué une course durant laquelle il a dû aller chercher son client dans sa chambre d'hôpital, l'aider à descendre ses bagages, aller aux admissions du service secrétariat de l'hôpital pour être en règle sur les papiers de sortie, puis aider son client à monter dans le véhicule. A l'arrivée, rebelotte. Il a dû de nouveau aider son client et transporter ses bagages. Au total, la course a duré 1h30 pour un trajet de moins de deux kilomètres et mon collègue a été payé 12 euros".

Demain, les chauffeurs de taxi espèrent être reçus par le directeur du CPAM de l'Oise. En cas d'échec, Alexandre Touré prévient : "On ne demande pas la lune, on veut juste être reçu. Et si on n'a pas de résultat, on continuera le mouvement".

 
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