Les chaînes de production des sites Agco et Gima du fabricant de tracteurs Massey Ferguson sont à l'arrêt en raison d'un problème d'approvisionnement en matières premières. L'activité reprendra jeudi matin.
"La production va reprendre [jeudi] à 7h15", se félicite William Stocksieger, délégué syndical Unsa. L'information a été communiquée mercredi aux salariés via un numéro vert ad hoc mis en place par Massey Ferguson.
Finalement, l'arrêt des lignes n'aura duré que deux jours sur le site Agco (assemblage) et une seule journée sur celui de Gima (fabrication de transmissions) à Beauvais.
Adapter la production aux aléas économiques
Près de 1 500 ouvriers (sur 3 000 salariés en CDI et en intérim) sont restés chez eux en RTT collectifs. "Depuis maintenant plusieurs années des accords de flexibilité nous permettent d’adapter la production en fonction des aléas, et notamment les tensions sur la fourniture de composants. Nous pouvons ainsi effectuer des arrêts de production selon un certain nombre de jours de RTT disponibles", précise la direction.
L'arrêt de la production est la conséquence d'un manque de composants (boîtiers électroniques, jantes) en raison d'une pénurie mondiale suite à la reprise de l’activité post Covid.
La guerre en Ukraine a également fait flamber les coûts de certaines matières premières, causant des ruptures de production de pneumatiques chez les fournisseurs de Massey Ferguson, notamment les équipementiers Michelin et Trelleborg.
Dix jours d'arrêt depuis le 1er janvier
"Avant, quand ce genre de problème arrivait, on mettait les tracteurs sur cale", se rappelle William Stocksieger, délégué syndical Unsa. Désormais, nous n'avons plus le droit pour des raisons de sécurité".
En comptant ces deux derniers jours, la production de tracteurs a déjà été stoppée dix jours depuis le début de l'année et vingt-et-un jours en 2021.
Le spectre du chômage partiel plane toujours
Jeudi, la production devrait reprendre à sa cadence de 74 tracteurs par jour. "Mais on ne s'attend pas à rester à ce niveau jusqu'à la fin de l'année", anticipe William Stocksieger. Or, selon Philippe Cavée, délégué syndical Sud chez Gima, "on n'a pratiquement plus de jours [de RTT collectifs, ndlr] d'avance".
En conséquence, les deux syndicalistes anticipent déjà que Massey Ferguson aura tôt au tard recours au chômage partiel. Une inquiétude confirmée par la direction : "Le risque est présent sur 2022 si la situation perdure".