La chanteuse établie à Gouvieux, dans l’Oise, revendique une liberté dans la vie et dans sa musique. Du jazz à la bossa, des chœurs de Manu Dibango à son album "hommage aux peuples du monde et à la foi", elle revient sur son itinéraire et ses influences pour le 18e jour de notre calendrier musical de l’avent.
Être au monde comme on chante : parler de la musique de Kristel Adams, c’est presque immédiatement évoquer son parcours de vie. L’artiste de 53 ans mêle les héritages. Ceux de ses parents, un père afro-caribéen et mère métisse vietnamienne et martiniquaise. Ceux des nombreux artistes avec lesquels elle a travaillé comme choriste. Ceux des musiciens qui ont collaboré à la sortie, en octobre dernier, de son quatrième album, Joy.
De Marseille à l'Oise
Originaire de Marseille, la chanteuse s’est rapidement tournée vers le jazz, "une manière de vivre, une manière d’être, une liberté prise très jeune." "Je suis très spontanée, très instinctive, très dans le moment", explique-t-elle avant de fredonner une variation sur Au clair de la lune. "J’adorais George Benson, Withney Huston. Je fais des radios-crochets dans les quartiers et des pianos bars. J’ai appris sur le terrain."
Dans les années 1990, Kristel Adams décide donc de quitter la cité phocéenne pour lancer une carrière musicale. Elle s’installe à Gouvieux, dans l'Oise, afin de se "rapprocher de Paris, mais toujours être proche de [sa] source, la nature". Sa voix accompagne de nombreux artistes. A commencer par le saxophoniste camerounais Manu Dibango et le chanteur guinéen Mory Kanté, mais également des noms aussi divers que George Benson, Sylvie Vartan, Robbie Williams, Hélène Ségara, ou encore Florent Pagny.
Rencontre des cultures
En 2000, ce dernier participe à son premier album, Kristel Adams, alors qu’elle décide de s’affranchir des chœurs et de se lancer en solo. "Ça m’a permis d’avoir une base, des fondations et après m’envoler", retient-elle. Gramercy Park suit en 2007 et, deux ans plus tard, elle entonne en araméen des airs traditionnels pour Hazkeni Voices : Gospel meet hebraïc. Citons également un passage par l'émission The Voice (TF1) au cours de sa première saison.
Un voyage qu’elle poursuit dans son dernier disque, sorti en octobre dernier. Joy, "un hommage aux peuples du monde et à la foi, envers un dieu mais aussi envers soi-même", navigue entre une dizaine de langues, de prière brésilienne pour saint François d’Assise à des reprises d’Asimbonanga de Johnny Clegg ou encore I Say A Little Prayer par Aretha Franklin. "Le lien, c’est la prière, la foi, l’espérance. C’est mon chemin de vie : la spiritualité et le chant. Pour moi, c’est indissociable." Un chemin qui passera également par la scène : Kristel Adams sera de nouveau en concert en février 2022.