À Gouvieux dans l'Oise, l'école des courses hippiques ouvre une classe de 3ème "option" cheval

Dans la continuité de la classe de 4ème ouverte à la rentrée 2019, l'école des courses hippiques de Gouvieux dans l'Oise a ouvert pour cette année scolaire une 3ème cheval. Un cursus qui n'est pas réservé aux cavaliers émérites.

"On n'a pas ouvert la classe de 3ème en même temps que la 4ème : ça nécessitait une mise en place déjà importante pour une seule classe, explique au téléphone Lucie Chaume. Et puis, on voulait que les élèves prennent le pli de cette scolarité différente. Ça demande du temps. Et ça n'aurait pas été possible pour ceux qui seraient entrés directement en 3ème."

Avoir un groupe cohérent

Difficile en cette semaine de rentrée scolaire de réussir à trouver un créneau avec la directrice de l'école des courses hippiques de Gouvieux dans l'Oise. Lucie Chaume est débordée. Et la création d'une nouvelle classe n'allège pas son emploi du temps.
 
Car depuis cette année 2020, les anciens élèves de la 4ème cheval poursuivent leur scolarité dans la 3ème cheval qui n'existait pas jusqu'alors. "C'est une ouverture de classe qui se fait dans la continuité de celle de 2019, raconte-t-elle. On voulait que les élèves de cette 3ème cheval soient les anciens 4èmes cheval. Les 12 de la 4ème ont intégré la 3ème. Ils ont déjà les mécanismes et ça permet d'avoir un groupe cohérent. Les 6 autres élèves sont des nouveaux. Ils viennent de toute la France, d'une 4ème générale ou d'un redoublement de 3ème pour faire une 3ème spécifique". La majorité est pensionnaire à Gouvieux.

Un programme général en lien avec le monde du cheval

Cette année, l'école des courses hippiques a admis 11 élèves en 4ème. Les effectifs sont réduits par choix : "c'est notre volonté de faire des classes confortables ! sourit Lucie Chaume. Mais on n'hésite pas à scinder en deux une classe dès qu'il y a trop d'élèves. L'enseignement spécifique pratiqué dans ces classes ne peut pas être dispensé au mieux qu'avec de petits effectifs."

Et que ce soit en 4ème ou en 3ème, le programme de ces classes est le même que pour la filière générale. "Les élèves vont aller jusqu'au brevet. Le programme est tellement identique qu'un élève peut retourner dans la filière classique après être passé par la 4ème ou la 3ème cheval", explique Lucie Chaume. La particularité de ces classes réside dans la façon de dispenser ce programme : "les notions scolaires sont toujours travaillées en lien avec le cheval et le monde équestre. Les maths sont travaillées par exemple sur l'hippodrome pour les notions de vitesse." 
 
Les élèves passent également une partie de leur scolarité en "écurie d'apprentissage" . "C'est avec cette immersion qu'on apporte toute la partie professionnelle du monde du cheval : hippisme, maréchalerie, dentisterie, centres équestres, énumère Lucie Chaume. On va greffer ce genre de matière pour permettre aux élèves de connaître le monde du cheval. Ils font beaucoup de sorties, de travaux de groupe et de cas pratiques. On forme de futurs professionnels." 

Un CAP, un bac pro ou un retour vers la filière générale

Car une fois terminée la 3ème, les élèves ont deux options : soit continuer à Gouvieux vers une seconde professionnelle, puis un bac pro ou un CAP agricole, soit ils retournent dans l'enseignement général. Ceux qui choisissent de rester se préparent au métier de cavalier d'entraînement ou à la gestion d'une entreprise hippique.
 
Cavalier d'entraînement, c'est le métier que veut exercer plus tard Jean-Frédéric. L'adolescent vit à Brebières dans le Pas-de-Calais. L'année dernière, il a intégré la 4ème cheval. "Il vit cheval, dort cheval, mange cheval ! s'amuse son père, Frédéric. Quand il était petit, au lieu de regarder des dessins animés à la télé, il regardait les courses hippiques !"

Fils unique d'un couple passionné d'équitation - "J'ai aimé les chevaux, avoue Frédéric, aujourd'hui conseiller commercial en charge du monde agricole dans une entreprise d'assurance. J'ai monté à cheval longtemps. J'aurais bien aimé être cavalier d'entraînement ou jockey dans une écurie de courses mais je n'avais pas le profil !" - Jean-Frédéric commence l'équitation à 2 ans et demi. Fait du concours complet jusqu'à devenir champion régional en 2016 et finir 8ème du championnat de France l'année suivante. Son palmarès lui permet d'intégrer le pôle France du concours complet situé en Bourgogne. Mais un stage de découverte à l'école des courses hippiques de Gouvieux change la donne. "Il a choisi d'entrer en 4ème cheval dans cette école parce que ça le prépare au métier de cavalier d'entraînement. C'est une situation professionnelle plus stable que celle vers laquelle l'aurait amené le pôle France. En plus, une de ses autres passions, c'est la vitesse. Et de la vitesse, il n'y en a pas vraiment en concours complet !", explique Frédéric. 

Des stages en écurie tous les 15 jours

Jean-Frédéric intègre la 4ème cheval de Gouvieux à la rentrée 2019/2020 en internat. Une situation qu'il vit bien. "On croyait que ce serait difficile du fait qu'il est fils unique, mais pas du tout ! s'amuse son père. C'était une petite classe. Et sur les 14 élèves, il y en avait 4 ou 5 qu'il avait déjà croisés lors des stages d'observation". L'adolescent n'avait pas de problèmes scolaires avant d'aller à Gouvieux, "il était dans la moyenne mais ce qu'il voulait par-dessus tout, c'était de partir dans une filière en lien avec sa passion pour les chevaux et en faire son métier. Ce qui lui plaît, c'est qu'il est déjà dans un monde professionnel. Et surtout, il a des matières propres au monde du cheval". Jean-Frédéric s'oriente donc vers un CAP agricole Lad - cavalier d'entraînement en alternance qu'il fera dans l'écurie dans laquelle il va en stage tous les 15 jours.

Le profil de Jean-Frédéric n'est pas le profil type de l'école des courses hippiques de Gouvieux. "Ceux qui veulent entrer chez nous sont sélectionnés dossier, explique Lucie Chaume. Puis ils passent un entretien pour parler de leur projet. On les met en situation avec des chevaux pour voir comment ils se comportent avec l'animal. Mais le fait de ne pas monter à cheval n'est pas rédhibitoire parce qu'on reprend tout à zéro. Certains n'ont jamais fait d'équitation mais on leur propose une formation pour qu'ils exercent un métier passion."
 
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