Le dessin "La Joconde nue", un dessin au charbon de bois ressemblant à la Joconde dénudée, aurait bien été réalisé dans l'atelier de Léonard de Vinci. C'est ce que révèlent les tests scientifiques réalisés sur l'oeuvre énigmatique du musée Condé, au château de Chantilly.
L'énigmatique dessin au charbon de bois recèle bien des mystères. "La Joconde nue", conservée au musée Condé, au château de Chantilly, représente une femme dénudée, ressemblant en tout point à la Joconde. L'oeuvre a subi depuis plusieurs mois toute une batterie de tests scientifiques, avec un seul but : découvrir si le maître italien, Léonard de Vinci, en est bien l'auteur.
Verdict ; le dessin a bien été réalisé dans l'atelier de Léonard de Vinci "avec la très probable participation du maître" toscan, explique Mathieu Deldicque, conservateur du patrimoine au musée Condé.
C'est une oeuvre de très grande qualité, réalisée par un très grand dessinateur. Il y a des modifications en cours de route, des hésitations, ce qui montre qu'elle est l'oeuvre d'un créateur, et non d'un élève servile qui aurait copié quelque chose d'existant.
Le sourire esquissé, la pose des mains, et l'apparence antique de cette Joconde, dite aussi "Femme nue", ou "Monna Vanna", laisse penser que de Vinci en était l'auteur. Si de nombreux indices tendent à le confirmer, les experts ne peuvent encore pas l'affirmer.
On est devant une composition qui a été travaillée en parallèle de la Joconde, à la fin de la vie de Léonard de Vinci (1452-1519).
Les examens au microscope ont notamment permis de mettre en évidence des hachures serrées, comme les tracent les gauchers. Or Léonard de Vinci est l'un des gauchers les plus célèbres de l'histoire. Le papier utilisé correspond également à celui sur lequel dessinait le maître dans ses ateliers italiens.
Ce dessin sur papier est un "carton" préparatoire destiné à reporter la composition sur un tableau, par une technique de piquage. Il a été acquis en 1862 par Henri D'Orléans, duc d'Aumale, dont la collection est conservée au domaine de Chantilly. Il l'acheta 7 000 francs, une fortune à l'époque, avant de le léguer au château.