Championne de l'Oise d'échecs dans sa catégorie, Bella Delaique, 7 ans, tentera de décrocher le titre national du 23 au 30 avril 2023 à Agen. Rencontre.
"Mon objectif, c'est de gagner, euh de jouer", se reprend Bella Delaique. À 7 ans, la petite fille ne manque pas d'ambition. Et pour cause, la championne en titre d'échecs de l'Oise et vice-championne des Hauts-de-France des moins de 8 ans va participer au concours national jeunes du 23 au 30 avril 2023 à Agen.
Bella pratique les échecs depuis seulement deux ans, un jeu qu'elle a découvert pendant le confinement. "Je suis allée lui acheter des cahiers de vacances pour l'occuper et dans le magasin, j'ai trouvé une petite table d'échecs. Je l'ai prise en me disant que j'allais lui apprendre et qu'on allait essayer d'y jouer ensemble. Parce que Bella sait travailler, mais pas jouer", raconte sa mère.
Très vite, la petite fille se prend au jeu : "En un mois, elle m'a vite dépassée. Elle me posait plein de questions. Je n'avais pas forcément les réponses. C'est là que je lui ai proposé de l'inscrire à des cours." À 5 ans, Bella prend donc ses premières leçons à Beauvais. Il y a un an et demi, la famille déménage à Chantilly et Bella change d'entraîneur. C'est désormais Igor-Alexandre Nataf, un grand maître international, qui suit la petite fille.
Des entraînements quotidiens
Deux fois par semaine, entre 7 et 8 heures, juste avant l'école, elle a entraînement à distance. Mais ça ne s'arrête pas là. "Tous les matins, même quand elle n'a pas cours, elle s'exerce au moins 20 minutes sur l'ordinateur. C'est vrai que ça peut paraître beaucoup, mais dans les autres pays étrangers, c'est comme ça que ça se passe. Et puis, Bella se couche très tôt pour pouvoir être en forme", raconte sa mère.
Avec les échecs, elle perd parfois et elle l'accepte. [...] C'est sa façon de s'amuser, elle s’amuse plus avec les échecs qu'en jouant aux poupées.
Maéva Campergue, la mère de Bella
Bella a été diagnostiquée haut potentiel intellectuel (HPI), une intelligence cognitive très supérieure à celle des personnes de sa classe d'âge. Grâce aux échecs, ses proches ont constaté des changements dans son attitude : "Là, elle doit se canaliser et se concentrer. Dans la vie, Bella a l'impression de tout savoir. Avec les échecs, elle perd parfois et elle l'accepte. [...] C'est sa façon de s'amuser, elle s’amuse plus avec les échecs qu'en jouant aux poupées. C'est vrai aussi que maintenant, elle prend plus de plaisir à jouer avec les autres."
Un loisir onéreux
Cette passion dévorante se veut aussi onéreuse. Chaque heure de cours coûte 90 euros. Tous les mois, le budget pour l'entraînement de Bella dépasse les 700 euros. Et avec les compétitions qui s'accumulent, la famille de Bella a sollicité l'aide d'associations et de collectivités : "Le Rotary club de Chantilly a décidé de nous allouer 300 euros pour les frais pendant les championnats de France, le département de l'Oise devrait aussi nous soutenir." Une cagnotte en ligne a également été lancée.
Désormais, Bella peaufine ses tactiques et se projette déjà dans quelques années : "Mon rêve, c'est de voyager grâce aux échecs à l'Île Maurice et en Australie pour voir des animaux."