Ce 2 novembre, les militants anti-chasse à courre de l'association AVA organisaient un rassemblement à Vieux-Moulin dans l'Oise, et entendaient maintenir leur mobilisation. Les veneurs appellent quant à eux à l'apaisement.
Un arrêté municipal leur interdisait de se réunir à Saint-Jean-aux-Bois, c’est donc à Vieux-Moulin, en lisière de forêt de Compiègne, qu'environ 200 militants anti-chasse à courre se sont rassemblés ce samedi 2 novembre, veille de Saint-Hubert. Une manière de fêter à leur manière le patron des chasseurs, appuyés de différents stands d’information sur la forêt et la faune qui la peuple.
Une journée qui a été ponctuée par le suivi de la partie de chasse menée le même jour, sous l’œil des forces de l’ordre. Alors que les membres de l’association AVA (Abolissons la Vénerie Aujourd’hui) tentaient de filmer le corps du cerf abattu cet après-midi, piégé par les chiens, une tension palpable dominait le face-à-face.
« Ils essayent de le tracter pour le charger et essayer de cacher les images », assure Stanislas Broniszewski, l’un d’entre eux. Il s’agit du troisième cerf tué depuis l’ouverture de la saison, mi-septembre. Pour pouvoir chasser ce gibier en forêt de Compiègne, les équipages paient à l’Office national des forêts (ONF) entre 30.000 et 70.000 euros par an.
« Il y a un plan de chasse pour les cerfs et il faut, en accord avec l’ONF, les prélever avec différentes méthodes de chasse, argumente Alexandre Vandeputte, un chasseur. C’est ce qu’on pratique en forêt de Compiègne. Il n’y a pas de provocation, nous on essaye de leur expliquer. Ils donnent de fausses informations et essayent de monter des images. Nous, il n’y a pas de souci. La chasse, elle se fait sereinement. »
A cinq mois des élections municipales, les membres de l'association AVA entendent pourtant insérer le sujet dans le débat politique. « On sent bien que tous les maires des petits villages forestiers ont des problèmes avec la chasse à courre, ont des retours des habitants », souligne Stanislas Broniszewski. D’ici là, les actions pourraient être amenées à se poursuivre. Dans cette zone l’an dernier, neuf cerfs ont été tués au cours des 52 jours de chasse à courre.