Ce mardi 22 septembre, l'œuvre en bois installée au cœur de la forêt de Compiègne par Nicolas Lepreux a été entièrement consummée par les flammes. Une grande déception pour l'artiste, alors que rien ne permet encore de retenir la piste criminelle.
À peine quelques planches, et un tas de cendre : c'est tout ce qu'il reste de Cor Silvæ, l'œuvre de Nicolas Lepreux installée ce 1er septembre au cœur de la forêt de Compiègne, en haut des Beaux-Monts. Malgré l'intervention des pompiers, mobilisés aux alentours de 9h30 ce mardi 22 septembre, la structure de l'artiste est partie en fumée.
La destruction d'un symbole
"J'ai encore du mal à y croire, a réagi Nicolas Lepreux, abasourdi par le choc. C'est une grande déception parce que ça représentait un travail monumental." Pas moins de 2000 heures d'un travail acharné avaient été nécessaires à l'élaboration de ce "cœur de la forêt". Une structure ovoïde composée de deux essences : du chêne et du frêne.Mais au-delà de l'investissement en temps et en argent que représentait son travail, c'est la destruction d'un symbole qui choque l'artiste. Celui d'une œuvre pensée pour amener le public à réfléchir et méditer sur son rapport à la forêt. "Je perçois ça comme une agression, explique-t-il, presque un autodafé."
Enquête ouverte
Pour l'heure, les forces de l'ordre n'ont pas pu confirmer la piste criminelle mais pour l'Office national des forêts (ONF) comme pour Nicolas Lepreux, elle ne fait aucun doute. "C'est du bois massif, souligne le créateur. Il y a peu de chances que ça soit accidentel." D'autant plus que les dégâts constatés sont très localisés. C'est pourquoi Nicolas Lepreux, conjointement à l'ONF, déposera une plainte dans les prochains jours. Une enquête a par conséquent été ouverte."Le projet aura tout de même existé pendant 20 jours", tente de relativiser l'artiste. Mais le cœur n'y est pas. En attendant, il envisage d'ores et déjà d'apporter une réponse créative et constructive. "Peut-être quelque chose sur le même site", envisage-t-il. Mais il faudra d'abord digérer avant d'engager une réflexion.
Nous avions rencontré Nicolas Lepreux lors de l'installation de son œuvre. Un reportage de Valentin Cruard, Nagib Ben Ghezala et Fabien Desgardins :