Jean-Jacques Razafindranazy, médecin urgentiste à l'hôpital de Compiègne est mort cette semaine du coronavirus après avoir été hospitalisé à Lille. D'après le ministre de la Santé, ce serait le premier décès d'un soignant lié au Covid-19.
L'un de ses enfants a fait part de la nouvelle sur Facebook samedi 21 mars. "Mon père ce héros, médecin aux urgences de Compiègne est parti trop vite à cause du coronavirus", peut-on lire.
Selon ce même message, Jean-Jacques Razafindranazy revenait de vacances à Madagascar, d'où il était originaire, "en pleine forme". Avant de poursuivre : "mais le covid-19 était plus fort. Et surtout à cause d'une garde de trop."
Un médecin "droit et intègre"
Le médecin orthopédiste âgé de 67 ans était "passionné par son travail", comme le soulignent ses enfants. À la retraite, il était venu prêter main forte au service des urgences lorsque l'épidémie de coronavirus toucha le département de l'Oise. Sa famille pense qu'il a contracté le virus à ce moment là.
"C'était un urgentiste exceptionnel, très humain, droit, sérieux, intègre, pas très bavard mais très consciencieux", témoigne Fatiha, infirmière à l'hôpital de Compiègne. "Il aurait pu ne pas revenir, mais il est revenu, c'est à son image", poursuit-elle.
Sa femme est médecin généraliste. Après avoir développé des symptômes du Covid-19, elle est restée confinée chez elle et n'a pas pu accompagner son mari.
"Les soignants payent un très lourd tribut"
Jean-Jacques Razafindranazy serait le premier soignant mort du coronavirus selon le ministre de la Santé. "Hier soir, j'ai appris le décès d'un médecin. C'est à ma connaissance le seul, je ne peux pas en dire plus. Je tiens à m'associer à la douleur et à la peine des soignants. Ils payent un très lourd tribut", a déclaré Olivier Véran sur RTL.Ses enfants rappellent dans leur message posté sur Facebook que "la maladie est extrêmement grave et ne doit pas être prise à la légère."
L'hôpital de Compiègne, a fait partie des premiers hôpitaux à prendre en charge les patients atteints du coronavirus dans le cluster de l'Oise. Une minute de silence sera observée lundi 23 mars à midi à l'hôpital en présence du maire de Compiègne Philippe Marini.