Dans l'Oise, la chasse à courre est ouverte jusqu'au 31 mars. Des députés ont proposé que cette pratique ancestrale soit interdite, sans succès. Pros et antis chasse à courre continuent à se regarder en chien de faïence, comme dans la forêt de Compiègne, le 15 septembre.
Une trentaine de défenseurs des animaux à s'être réunis dans la matinée du 15 septembre à Compiègne. Ils se sont rassemblés là pour aller au contact des chasseurs et dénoncer une discipline violente et rétrograde.
"Pour moi, chaque être a le droit d'être et de vivre dans sa nature sans être pourchassé et tué, confie Marie-Claude Lefèvre, membre du collectif Abolissons la vénerie aujourd'hui. On n'est plus au XVe siècle. Il serait peut-être temps de s'apercevoir que l'on a évolué."
Parmi eux se trouve Bastien Lachaud, député France insoumise de la Seine-Saint-Denis. À l'automne dernier, cet élu a fait une proposition de loi cosignée par 18 parlementaires pour interdire la chasse à courre. "Cette méthode de chasse est barbare, anachronique, oligarchique. C'est un sport de riche et pour le plaisir de quelques uns, on créé de la souffrance pour l'animal. Une souffrance qui est inutile puisqu'on peut chasser sans faire souffrir l'animal," plaide le député francilien.
Ce matin, je me suis rendu en forêt de #Compiègne avec le collectif Abolissons la #Vénerie à l'occasion de la reprise de la #ChasseACourre. Cette pratique barbare et oligarchique doit cesser. @Ava_picardie
— Bastien Lachaud (@LachaudB) 15 septembre 2018
Lire la proposition de loi : https://t.co/JglNZ9Q5V4 pic.twitter.com/Xu3Ki414Zh
Juger sans connaître
Les défenseurs de la cause animale ont cherché les veneurs sans succès. Nous les avons trouvé à la fin de leur partie de chasse et pour eux, le discours des opposants ne tient pas la route. "Dans tous les sports, toutes les activités, on trouve des gens qui vont juger sans connaître, estime Jean, l'un de ces cavaliers, cor de chasse autour du cou. Je leur propose de venir voir, de découvrir, et après se donner une opinion."Lors de la chasse à courre, "ce ne sont pas les hommes qui chassent, ce sont les chiens. Les hommes ne sont là que pour accompagner les chiens, rappelle Laurent Facques, lui aussi veneur. Les chiens sont carnivores, sont dans la chaîne alimentaire, donc ils chassent. Ça, on ne peut pas le changer, quoiqu'en disent nos opposants."
La chasse à courre est interdite dans la plupart des pays européens. En France, un sondage IFOP montre que 84% des personnes interrogées sont favorables à l'interdiction.