Afin que les jeunes générations gardent le souvenir des atrocités nazies et de leurs victimes, des anciens rescapés des camps racontent leur histoire douloureuse, des témoignages qui ont une valeur universelle.
Pendant quatre jours, des survivants de la Seconde Guerre mondiale se retrouvent à Compiègne pour le 41e Congrès de la Fédération Nationale des Déportés Internés Résistants Patriotes. L'occasion de recueillir de précieux témoignages. Écoutez Serge, 102 ans, ancien résistant déporté à Buchenwald. Et Frania, 93 ans, originaire de Tarnov en Pologne. Ils continuent de raconter ce qu'ils ont vécu aux jeunes générations.
"Garder sa dignité, ne pas se laisser aller pour ne pas leur donner satisfaction"
Frania Eisenbach Haverland, 93 ans, elle a été déportée à l'âge de 13 ans. Elle a connu deux ghettos, et quatre camps de concentration. Elle est la seule survivante d'une famille de 60 personnes. Lorsqu'elle était à Auschwitz-Birkenau, elle a fait la promesse à une femme qui partait vers la chambre à gaz de raconter si elle survivait ce que les nazis ont fait. L'espoir de retrouver sa famille, "de garder sa dignité malgré l'horreur des camps et surtout de ne pas se laisser aller pour leur donner satisfaction" voilà ce qui a permis à Frania de résister dans l'univers concentrationnaire des nazis. "Lorsque en 1945 nous avons été libérés tous les déportés ont crié plus jamais ça"
Hitler voulait imposer une vision du monde avec une race arienne unique et dominante." Ce que je dis aux élèves, quand je témoigne, c'est que si Hitler aurait gagné la guerre, aucun de vous n'aurait le droit de vivre, et je rajoute aussi, ne croyez pas que c'est le passé. Ses nostalgiques sont toujours là avec la montée de l'extrême droite en Europe, et même en Pologne ce qui est aberrant"."Les camps ont représenté les deux extrêmes de ce que peut-être l'humanité dans sa beauté, sa bonté, sa justice et dans ce qu'elle peut-être dans son horreur absolue " témoigne Serge Wourgaff, 102 ans rescapé des camps de concentration nazis.
Comme Frania, Serge Wourgaff délivre le même message, le passé doit servir de leçon au présent. "Quand on voit les premiers signes ce qui pourrait arriver pour vous, dans votre génération, et bien l'expérience des camps peut-être utile pour essayer de lutter contre ça". Mémoire et vigilance
Les témoignages sur les crimes commis par l'Allemagne nazie sont nombreux mais nécessaires pour les anciens déportés. "Des témoignages, il y en a eu, et je préfère pendant que je suis encore là que mon témoignage sert et permet aux générations futures d'éviter ça (...) mais après tout si c'est une goutte d'eau, les océans sont fais de gouttes d'eau".