Les sociétés de transport sont nombreuses en Picardie, carrefour stratégique entre l'Europe du Nord et du Sud. Pourtant, l'Oise manque de bras au volant de ses poids lourds et recrutent.
Le métier de chauffeur routier peine à séduire -d'ailleurs, on ne dit plus chauffeur, mais conducteur. En cause : un manque de notoriété et un salaire qui reste bas. Comptez 10 euros brut de l'heure. Dans l'Oise, Joël Mouton dirige TPS, une entreprise de transport installée à Rantigny près de Creil.
En tout, 30 camions constituent son parc de véhicules. Comme beaucoup de collègues, il est confronté à un manque chronique de main d'œuvre qui fragilise son activité.
Plus de 2.000 conducteurs formés chaque année
A quelques kilomètres de là, à Monchy-Saint-Eloi, L'AFTRAL (Etablissement de Formation aux métiers du transport poids lourd) est un organisme qui forme chaque année plus de 2.000 conducteurs. Insuffisant pour palier une pénurie qui peut s'expliquer de diverses manières.
Aujourd'hui, il y a beaucoup de départs en retraite, il faut donc les remplacer", constate Sandrine Teixeira, la directrice d'"AFTRAL".
Si pour le court terme, la situation est délicate, tout espoir n'est pas perdu. Une nouvelle génération semble prête à prendre la relève comme Arthur, sourire jusqu'aux oreilles, 15 ans, fils de routier, qui passe son C.A.P de conducteur.
Et puis la profession se féminise, ce qui ouvre des perspectives. Du haut de son simulateur de conduite, Justine ne cache pas son ambition : "J'aimerais partir sur des trajets internationaux."
Les travaux du Grand Paris et les futurs Jeux Olympiques sont les deux défis à relever pour les transporteurs de l'Oise. Un enjeu de taille car la concurrence étrangère pourrait encore compliquer la donne.