Cette requête intervient, trois mois après l'annonce officielle du transfert de la maternité de Creil vers Senlis faite par l'Agence régionale de santé (ARS), le 9 janvier dernier.
Emmanuel Macron a demandé au préfet de l'Oise de rouvrir le dossier de la maternité de Creil, transférée à Senlis fin janvier suite à une décision décriée de l'ARS des Hauts-de-France, a appris l'AFP lundi de sources concordantes.
Les élus du secteur ont été reçus à cet effet en préfecture vendredi 5 avril. Le Préfet leur a annoncé la mise en place d'un comité de suivi dont les conclusions seront envoyées au ministère de la santé en lien direct avec le Président de la République. Des conclusions qui ne seront pas rendues avant plusieurs semaines.
Lors d'un déjeuner organisé vendredi 29 avril à l'Elysée avec des élus des Hauts-de-France, "j'ai interpellé Emmanuel Macron sur la fermeture de cette maternité", largement contestée par des élus, riverains, médecins et salariés de l'hôpital, "notamment concernant les conséquences néfastes en matière de désertification médicale", a expliqué à l'AFP le maire LREM de Nogent-sur-Oise, Jean-François Dardenne.
"J'ai été étonné, car le président m'a répondu du tac au tac, expliquant qu'effectivement, l'Agence régionale de Santé (ARS) était parfois trop éloignée des préoccupations des habitants et qu'il demandait au préfet de l'Oise de bien vouloir reprendre le dossier, réunir les parties, afin de trouver une solution consensuelle", a poursuivi Jean-François Dardenne, assurant retranscrire "les termes précis" d'Emmanuel Macron.
"Cela ne veut pas dire que la maternité va rouvrir, mais ça veut dire que le dossier est rouvert sur des bases peut-être un peu plus claires", s'est réjoui le maire, considérant pour sa part que "fermer cette maternité était une hérésie".
Contactée par l'AFP, la préfecture de l'Oise a confirmé que le chef d'Etat avait demandé la réouverture du dossier, sans donner plus de précisions à ce stade.
"Une bataille de gagnée"
"Le cas va être réexaminé. Les autorités ont pris conscience qu'une erreur a peut-être été faite", a réagi la mairie de Creil. "La lutte a payé, une bataille de gagnée" s'était félicité vendredi, sur Facebook, le maire de Creil Jean-Claude Villemain (PS).Sa pétition "NON à la fermeture de la maternité de l'hôpital de CREIL !" lancée il y a environ un an compte aujourd'hui plus de 5000 signatures."La formidable mobilisation citoyenne autour de la maternité de Creil ouvre une brèche. Ce n'est qu'un début (...)", a réagi sur Twitter l'essayiste Raphaël Glucksmann, tête de la liste soutenue par le PS aux européennes. Ian Brossat, tête de liste du PCF, a lui salué une "belle victoire... qui en appelle d'autres !"
"Aujourd'hui Emmanuel Macron ne nous fait pas une fleur ! (...) Il rouvre (le dossier) car il y est contraint par un an et demi de lutte" et "si la lutte ne continue pas il n'y aura pas d'issue, nous allons encore devoir nous battre", a estimé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux Loïc Penn (CGT), ancien chef des urgences de Creil qui avait démissionné en décembre en signe de refus du transfert.Emmanuel Macron a annoncé la réouverture du dossier de la Maternité de Creil. Une première victoire à mettre au crédit de la mobilisation. On continue !
— PCF (@PCF) 31 mars 2019
Loic Pen médecin urgentiste et candidat sur la liste conduite par @IanBrossat #EuropeDesGens pic.twitter.com/x48RzFF6hX