Le PDG de Saint-Gobain, Pierre-André de Chalendar, a indiqué jeudi que le groupe allait faire appel de la décision des prud'hommes de Compiègne lundi de condamner Saint-Gobain à dédommager des salariés pour "préjudice moral" lié à une exposition.
Le lundi 3 juin, les prud'hommes de Compiègne ont condamné l'entreprise Saint-Gobain à dédommager une centaine de salariés de l'usine de Thourotte dans l'Oise. Les juges ont reconnu le "préjudice d'anxiété" dû à leur exposition à l'amiante. Ce vendredi 7 juin, l'entreprise a annoncé qu'elle aller faire appel. "Oui, nous allons faire appel", a déclaré M. de Chalendar lors de l'assemblée générale, en réponse à une actionnaire.
Lundi, Saint-Gobain a été condamné "à payer à chaque salarié la somme de 20.000 euros en réparation de leur préjudice moral". Selon le secrétaire général de Saint-Gobain, Antoine Vignial, cette décision "n'est pas conforme à la jurisprudence la plus récente de la Cour de cassation qui décrit clairement qu'il faut vérifier l'exposition individuelle des salariés".
"Là, la décision s'est appliquée de façon uniforme à tous les salariés sans regarder s'il y avait eu ou pas exposition", a-t-il ajouté devant l'assemblée générale. Le tribunal des Prud'hommes avait en revanche jugé que les salariés et anciens salariés avaient "bien été exposés à l'inhalation de fibres d'amiante" dans des conditions "consécutives d'un manquement à l'obligation contractuelle de sécurité de résultat de leur employeur" et qu'ils subissaient des "préjudices" qu'il "convient de réparer".