Nous sommes à Longueil-Annel, la cité des bateliers, avenue de la canonnière. Ce nom mystérieux nous plonge dans une guerre oubliée, menée par des marins à pompons au fil de l’Oise, de l’Aisne ou de la Marne.
Français et Allemands se sont battus pour contrôler les canaux du nord et de l’est de la France
Quand le conflit éclate, les canons allemands sont les plus puissants. La marine française propose ses gros calibres à l’armée de terre. Le corps des canonniers-marins est créé le 15 août 1914 et des péniches civiles sont réquisitionnées et équipées de pièces lourdes. Les plus dangereuses tireront des obus de 140 kilos jusqu’à 17 kilomètres de distance, d’autres barges sont transformées en ambulances et hôpitaux.
A partir de 1915, des canonnières à faible tirant d’eau sont construites dans les arsenaux de Brest et Lorient. De leur nom A, B, C et D, elles sont rebaptisées Ardente, Brutale, Cruelle et Décidée. Elles accompagnent les grandes offensives sur tout le front. Une seule d’entre elles sera touchée par un coup au but. Quand ils ne se battent pas, les matelots se détendent. Images étonnantes d’une journée de spectacle au fil de l’eau et de marins choyant leur mascotte…. Un lémurien perché sur le canon !
L’aventure dure jusqu’en décembre 1917, la marine réclame ses troupes. Les batteries sont supprimées, le matériel est renvoyé dans les ports et les canons montés sur voies ferrées prennent le relai. Aux marins de la Royale il faut associer les civils réquisitionnés, comme cette batelière qui eut un bras arraché, en transportant des munitions au plus près du front, dans l’Aisne.
Source archives :
- Pathé Gaumont
- Musée de la batellerie de Longueil - Annel
- BDIC - Fonds Valois
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