Les loups du Bois-le-Prêtre ont laissé leur griffe sur le château de Pierrefonds. Leur mascotte arbore un casque Adrian. Près de 80 unités ont marqué leur passage dans ce monument historique que ce soit dans le secret des caves ou perchés au sommet des tours, ces graffitis témoignent des quatre années de guerre, dont l’incroyable édifice sortit presque indemne.
En 1914, le Matin fabule et décrit l’apocalypse : « Le château a été méthodiquement pillé, puis livré aux flammes ». Le Figaro corrige son confrère : « Que les amis de Pierrefonds soient rassurés le château n’a pas souffert. Ses vieilles murailles et les restaurations de Viollet-le-Duc n’ont subi aucun outrage ». Gargouilles et chimères inspirent les Poilus qui y sont cantonnés, tel ce délicat guerrier dessiné au fusain.
Les appartements impériaux sont fermés et les hommes improvisent des campements de fortune dans le parc et la cour d’honneur. Ils grattent la pierre et laissent leur nom ou esquissent un portrait.
La salle des Preuses leur est concédée, mais elle est pleine de poux ! Dans une touchante carte postale, un naïf soldat décrit les courses de totos organisées par ses copains. « Le pinard y manque pas : On prend du bon temps comme si c’était pas la guerre »..
Venus à la rescousse, les Américains ne sont pas en reste, immortalisant leur ambulance. A l’été 1918, les concerts organisés avec des chanteurs de l’opéra semblent loin et les civils se réfugient en sous-sol. « Souvenir du bombardement », une torpille traverse le toit de chapelle. Elle est retrouvée non éclatée dans les caves : les dégâts sont évalués à 300 000 francs. Le château l’a échappée belle!
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