À l'effigie des personnages de dessins animés, des présidents de la République ou de la Covid-19, au moment de l'Epiphanie, ceux que l'on appelle les fabophiles en profitent pour élargir leurs collections de fèves. Dans l'Oise, une collectionneuse en possède près de 30 000.
C'est un véritable trésor que garde précieusement Isabelle Klein, habitante de Ribécourt-Dreslincourt dans l'Oise. "J'ai un peu plus de 25 000 fèves si je compte uniquement les séries qui sont complètes, mais en fin de compte je dois en avoir près de 30 000."
Dans sa collection, des fèves en tout genre : à l'effigie des personnages de dessins animés ou encore des présidents de la République. Mais ce qui intéresse surtout les collectionneurs sont celles liées à un événement particulier. "Il y en a eu pour le bicentenaire de la Révolution, pour l'an 2000, pour les 80 ans d'Air France, à l'effigie des grands pâtissiers comme Fauchon, Lenôtre, cite Isabelle. Les fèves sur les dessins animés, il y en a tous les ans qui sortent, notamment dans les grands magasins. Donc on préfère acquérir souvent les fèves de petits pâtissiers ou des fèves régionales que l'on ne trouvera pas ailleurs." Dans l'Oise, il existe des séries sur Compiègne, Beauvais, Noyon et même Ribécourt, commune de 3700 habitants.
Reflet d'une époque
Mais ce que préfère surtout Isabelle, ce sont les fèves plus anciennes. "Les fèves Pagis par exemple que tous les fabophiles connaissent bien." Dans sa collection, des fèves datant de la Grande Guerre ou encore de la fin du 19e siècle. "Ce qui avait de plus courant à l'époque, c'étaient les petits bonhommes avec des cheveux noirs et des petits points rouges", explique-t-elle en montrant le coffret où ils sont délicatement rangés.
Les fèves les plus anciennes étaient parfois fabriquées avec des matériaux récupérés. "Celles-ci, c'était des cartes sur os, montre Isabelle. Et puis ensuite, il y a aussi ces fèves allemandes datant de la Seconde Guerre mondiale. Au départ c'étaient des broches et ils les ont transformées en fèves parce qu'ils n'avaient pas d'autres matériaux sous la main." Dans les années 80, la porcelaine basique prend de la couleur et les modèles se déclinent à l'infini.
Cette année, ce sont même des fèves sur le thème de la Covid-19 qui ont fait leur apparition dans les galettes. "Pour l'instant, on n'a pas le droit d'en acheter, il faut attendre que le mois de janvier soit passé. Les boulangers préfèrent évidemment vendre leurs galettes et puis après on va les voir on leur demande ce qu'ils ont sorti, explique Isabelle. Je sais bien que le thème du Covid va ressortir partout, après à voir ce qu'ils vont en faire."
"Je travaille dessus un petit peu tous les soirs"
Fabophile depuis des années, Isabelle consacre la plupart de son temps à sa collection "Je travaille dessus un petit peu tous les soirs", confie-t-elle. Elle a même créé l'association Fèves, Collectors et Plus à Ribécourt afin de réunir des passionnés comme elle. Le bon moyen aussi de faire des échanges, car les fèves ça a un prix. Certaines pièces peuvent se vendre jusqu'à 100 euros l'unité. "En général, j'achète par boîtes cela me revient moins cher", indique-t-elle.
Certains passionnés, en plus des fèves, collectionnent également les couronnes. On les appelle les stéphanophiles. Si Isabelle, en possède quelques-unes, elle ne s'est pas plus aventurée sur ce chemin-là. "Moi je préfère les fèves, c'est déjà pas mal !"