Jardin des plantes de Paris : les sculptures de François Chapelain-Midy exposées dans "une cathédrale de verdure"

Le sculpteur, décédé en 2007, vivait à Vez dans l'Oise. Passionné par le monde des insectes, il contribuait par ses oeuvres à montrer leur beauté. Une trentaine d'entre elles sont visibles jusqu'au 6 janvier au Jardin des plantes, à Paris.

Chaque matin, dans les grandes serres du Jardin des plantes, des créatures immobiles se réveillent, délivrées de leurs bâches de protection. Une trentaine de sculptures de François Chapelain-Midy, coléoptères, hannetons, scarabées, sont installées depuis le 3 octobre à Paris. Habitant à Vez, dans l’Oise, l’artiste était passionné par l’esthétique des insectes.
 
Il est décédé en 2007, mais son épouse Mireille continue de faire connaître son œuvre au travers d’expositions. « Là, c’est le rêve absolu, appuie cette dernière. Ici, dans cette cathédrale de verdure… Je crois qu’il n’y a pas plus bel endroit pour mettre en valeur le travail de François. »  Les reproductions de bronze, dont une majorité d'insectes, sont disséminées au sein des quatre serres, entre les feuillages.
 

"Des formes totalement pures"


François Chapelain-Midy et sa femme se sont installés en 1992 dans un moulin du sud de l’Oise, quittant Paris où ils vivaient jusqu’alors. Ce déménagement va changer radicalement la trajectoire artistique du sculpteur, qui avait auparavant géré une entreprise de taxidermie.
 

« Un jour, dans la terre, il a trouvé une courtilière, qui est un insecte, relate sa veuve. Il était tellement ému, comme si c’était le plus beau cadeau de Noël qu’on aurait pu lui offrir. Ensuite, il s’est dit : « Mais il faut que je fasse quelque chose. Il faut que je montre comment ce monde des insectes, si secret, si souvent mal-aimé, est magnifique. Il faut essayer de changer le regard que l’on a souvent. » »
 
Son œuvre s’approche au plus près d’une reproduction de l’insecte, mais ne se veut pas une image fidèle. « Ce que j’aime dans l’insecte, c’est sa plastique, sa forme, expliquait-il en 2004. Quand j’ai enlevé les pattes et les antennes, qui, moi, me gênent, on retrouve des formes pures, des formes totalement pures. »
 

Une première au Jardin des plantes


C’est la première fois que le Muséum National d'Histoire Naturelle expose l’œuvre d’un sculpteur dans les serres, réouvertes après travaux en 2010. « C’est un travail sensible, et je pense qu’une approche de la nature par le sensible est extrêmement importante, souligne Eric Joly, directeur général délégué aux musées et aux jardins botaniques et zoologiques. C’est une façon de se l’approprier, d’en comprendre les valeurs, d’en comprendre les richesses. »
 
L’exposition, intitulée Carapaces et sortilèges, est ainsi l’occasion d’une prise de conscience à l’heure où des études alertent sur la disparition alarmante des espèces. Elle est visible à Paris jusqu’au 6 janvier.
 
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