Accusé d'avoir volé une bouteille de gaz sur le camping où il travaille, Hervé Pereira a été licencié de ses fonctions de gardien. Même s'il conteste le larcin, en perdant son emploi, il perd aussi son logement de fonction. Seule alternative pour lui, sa femme et ses cinq enfants : vivre dans son ancien camping-car.
Hervé Pereira ne pourra plus se rendre au camping Parc de la Garenne où il travaille depuis plus de trois ans. Gardien des lieux, il a reçu en janvier dernier, une lettre de licenciement de la part de sa direction.
Le motif ? L'homme aurait dérobé une bouteille de gaz appartenant au camping. Ce vol, qu'il conteste, va lui faire perdre son logement de fonction. "Comment je vais faire dehors avec mes cinq enfants, s'interroge le quinquagénaire, c'est inadmissible de voir ça, cinq enfants dans la rue, vous imaginez ?"
Mais l'ex-gardien ne veut pas en rester là. Il conteste son licenciement pour faute et compte saisir le conseil des Prud'hommes de Creil pour licenciement abusif. À ses côtés, Ludovic Niestrata, délégué syndical CFTC : "on veut se séparer de son salarié donc on invoque une faute qui n'existe pas et on cherche surtout à récupérer le logement, c'est inadmissible."
Seule alternative pour Hervé Pereira, s'installer dans son vieux camping-car, pour le moment stationné à côté de son logement de fonction. Un véhicule trop étroit pour les sept membres de la famille, lui, sa compagne et ses cinq enfants. "C'est invivable", conclut-il.
La commune a été alertée de la situation, mais pour le moment, aucune proposition de relogement ne lui a été faite. De son côté, la direction du camping maintient sa décision. Accusé de ne pas faire preuve de mansuétude à l'égard de son ex-salarié, le camping rétorque qu'il accueille toute l'année "un public de personnes sans domicile fixe" et qu'il n'a pas de "leçon de social à recevoir". Pour Anne-Sophie Bichut, directrice de l'établissement, "on ne peut pas conserver ces personnes parce qu'ils ont cinq enfants. Plusieurs clients du camping ont témoigné qu'il y avait eu vol de bouteille, mais aussi des menaces de mort".
La direction du camping laisse la famille occuper le logement jusqu'à la fin du mois d'avril. "Le temps de trouver une solution."
Avec Sophie Picard / FTV