Depuis janvier, le centre aquatique d’Estrées-Saint-Denis dans l'Oise est fermé pour travaux. Le chantier va durer pendant au moins un an. L’objectif de la communauté de communes qui gère l’établissement est d’améliorer le confort des usagers mais surtout de réaliser des économies d’énergie.
Des bassins vidés de leur eau. Des barrières de sécurité tout autour pour la sécurité des ouvriers. Depuis janvier dernier, le centre aquatique d'Estrées-Saint-Denis dans l'Oise est fermé au public pour travaux. Des travaux de rénovation pour cette piscine datant de 2006, mais pas seulement.
Un traitement de l'air et de l'eau plus efficace
La communauté de communes, propriétaire de l'équipement, a décidé d'en profiter pour engager une grande rénovation énergétique de l'établissement. "Nous avons besoin de faire des économies d’énergie. Donc nous basons nos travaux sur une réduction de la consommation d’électricité, de gaz et d’eau. Une piscine, ça coûte énormément d’argent et il était nécessaire de faire ces travaux", constate Sophie Mercier, présidente de la communauté de communes de la Plaine d’Estrées.
Et pour cela, direction les sous-sols de la piscine qui accueillent tous les équipements techniques. Pour une piscine neuve, c'est le poste de dépenses le plus important : 25 à 30% de l'investissement total. Avec deux gros points d'intervention : le traitement de l’air, qui est renouvelé quatre à cinq fois par heure dans la zone des bassins quand il y a du monde, et le traitement de l’eau qui est en circuit permanent de filtration.
"Ici, on va changer entièrement les centrales de traitement d’air. C’était des centrales assez simples, précise Jean-François Perinet-Marquet, l'architecte du projet. Aujourd’hui, elles vont être à récupération d’énergie. On va économiser 35% à peu près sur le fonctionnement de la piscine. La deuxième partie, c'est le traitement de l’eau. On va mettre en place des filtres de nouvelle génération, plus petits, qui ne nécessitent pas de contre-lavage. Et là, l’économie va être sur la quantité d’eau utilisée. On va économiser jusqu’à 3 000 m³. C'est énorme."
30 à 35% d'économies espérées
Énorme comme 20 000 baignoires. Filtres à perlite pour une meilleure qualité d'eau. Carrelage plus étanche pour moins de déperdition. Mais l'autre innovation est en extérieur : l'installation d'une moquette solaire de 150 m² sur la pelouse du centre aquatique pour chauffer l'eau du grand bassin de 200 m² de surface. "La moquette est posée à même le sol. En fait, c'est un réseau de capteurs solaires souples que le soleil réchauffe, explique Nicolas Monnehay, responsable technique à la communauté de communes de la Plaine d'Estrées. Dans les capteurs souples, il y a de l’eau qui circule. Cette eau est glycolée pour éviter qu’elle ne gèle en hiver. Elle va alimenter une pompe à chaleur qui va ensuite réchauffer l’eau des bassins. Ça permet environ 30% d’économie d’énergie pour l’ensemble du centre aquatique."
Coût de la facture : 4 millions d'euros financés par l'État, le Département de l'Oise, la Région et l'Agence de l'eau. Le retour sur investissement escompté est une baisse de la consommation d'eau, d'électricité et de gaz de 30% et une baisse de moitié des émissions de CO2. Mais aussi un confort plus grand qui, la communauté de communes l'espère, augmentera de 20 000 entrées annuelles la fréquentation actuelle de 100 000. Réouverture prévue le 1er février 2025.
Avec Camille Di Crescenzo / FTV