C'est encore une mauvaise année pour les producteurs de fruits rouges de l'Oise. Les conditions météorologiques de mai et de juin vont compromettre la rentabilité de leurs récoltes.
Gel, grêle, canicule : ces phénomènes climatiques sont défavorables aux fruits et notamment aux fruits rouges. Dans l'Oise, comme dans d'autres départements en France, la rentabilité de la récolte de certaines variétés est compromise. C'est le cas du cassis.
Valérie Lenoir productrice de fruits rouges à Mondescourt dans l'Oise depuis 2011, a perdu 1/3 de sa production. "Les variétés précoces ont brûlées le jour du 4 mai avant les Saints de Glace, la gelée a altéré les fleurs. Suivant les implantations les productions ont été touchées différement dans le département". Valérie fera le bilan de sa récolte à la fin de la semaine prochaine ou plus tard en fonction des conditions météorologiques. "C'est la nature qui commande !" déclare la productrice. Valérie produit plusieurs tonnes de groseilles et de cassis par an, une production sans insecticide . Une récolte rachetée par la coopérative Les Fruits rouges de l’Aisne.
Même situation critique pour d'autres producteurs de l'Oise
Même constat chez Marc Bontant, producteur de fruits rouges à Cannectancourt dans l'Oise. "Tous les fruits en fleurs ont été touchés ainsi que les fraises. La récolte ne sera pas fameuse, il y aura très peu de quantité cette année", témoigne Madame Bontant.
Matthieu Lucas possède 40 hectares de fruits rouges à Bailleul Le Soc dans l'Oise. Comme beaucoup de producteurs, il est actuellement en pleine récolte. "Les pertes seront importantes, entre 60 et 70%. La production sera catastrophique pour les groseilles et le cassis à cause de trois grosses grêles de juin. Aujourd'hui il n'y aura pas assez de volume sur le marché pour répondre à la demande de 2019".
La France 3e pays producteur de cassis en Europe
Plus de 10% du cassis français est produite dans le département de l'Oise. C'est un fruit très recherché, notamment pour la transformation en liqueur. Les producteurs français ont tous été touchés à des degrès différents. "Si la perte des baies de cassis est variable d'une parcelle à l'autre, elle est constatée partout. Elle touche en moyenne 50% de la récolte et peut même atteindre 100% dans certaines situations", indique un communiqué, du syndicat des fabricants de liqueur de cassis.
"Les dégâts vont même jusqu'à toucher la plante elle-même dans certaines situations, avec des feuillages grillés, brûlés par la chaleur, pouvant faire craindre des
répercussions sur la prochaine récolte", assurent les liquoristes. Un phénomène récurrent. En effet les gels tardifs, la canicule et la grêle des mois d'avril de mai et de juin affectent les plantes en pleine floraisons et amputent largement les rendements depuis plusieurs années.