Jugée trop explicite, l’affiche du film « Nos Années Folles » censurée à Senlis

Le cinéma Jeanne d’Arc de Senlis (Oise) s’est vu contraint de retirer l’affiche du dernier film d’André Téchiné, jugée trop offensante par les parents d’élèves d’une école privée voisine.

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« Au-delà d’être ridicule, cette situation est grave !  s’indigne Marilke Fleury, directrice d’exploitation du cinéma Jeanne d’Arc de Senlis.  Je ne pensais pas que ça irait aussi loin ».

A l’origine de la polémique, l’affiche du film « Nos années folles » sorti mercredi dans les salles obscures. Le film, sélectionné à Cannes, conte l’histoire vraie d’un déserteur de la Première Guerre Mondiale, qui décide de se faire passer pour une femme pour ne pas être renvoyé au front.



Mardi soir, c’est ce film que choisit Marilke pour faire la promotion des sorties de la semaine. Comme à son habitude, elle placarde donc l’affiche au coin d’un boulevard très fréquenté, à deux pas de son cinéma et de l’école privée voisine.

Mais rien de ne passe comme prévu ! Deux jours après, la directrice du cinéma reçoit l’appel d’une représentante de l’association catholique, en charge de la gestion de l’école primaire Notre-Dame.

« Elle m’a demandé de retirer l’affiche, parce que cela pouvait heurter la sensibilité des enfants. L’idée d’exposer un homme travestit la dérangeait » raconte Marilke.

Cette dernière refuse alors catégoriquement de céder à la pression et coupe court à la discussion.


Tout un cinéma... 


Mais quelques heures plus tard, Alain de Beauvais , le président de l’Organisme de gestion des écoles paroissiales de Senlis (OGEPS), à l’origine des plaintes, adresse une nouvelle demande au président du cinéma.

« Nous avons simplement voulu relayer au président du cinéma les retours de parents. Ils estimaient que l’emplacement de cette affiche, devant laquelle de nombreux enfants en bas âge passent, n’était pas adapté », a précisé Alain de Beauvais à nos confrères du Parisien.

Une requête aussitôt acceptée par le président du cinéma, qui dépêchera même un membre du conseil d’administration pour retirer l’affiche.

« Il aurait accepté la requête pour maintenir des relations de bon voisinage, commente la directrice du cinéma, opposée à cette décision. Je ne comprends pas pourquoi il a cédé. Nous n’avons rien fait d’illégal, aucune décision de justice ne nous a contraint à retirer cette affiche ! »

Aussitôt l’affiche retirée, la directrice refuse de se laisser faire et placarde « Affiche censurée par Ecole Notre Dame » pour montrer son indignation. Un acte de rébellion qui sera lui aussi censuré… 



Mais au-delà du différend l’opposant désormais au président du cinéma, Marilke Fleury s’inquiète pour l’image de l’établissement : « Je suis censée faire la promotion des films que je diffuse, et là c’est problématique ! Je refuse de me plier aux ordres d’un groupuscule, qui mettent en danger la libre expression et l’art ».

Consciente de jouer son poste, Marilke s’appuie désormais sur ses habitués, nombreux à venir la soutenir depuis le début de la polémique.

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