Le boxeur isarien Yvan Mendy s'attaque à un défi de taille : samedi 22 septembre, il affrontera Luke Campbell en demi-finale mondiale devant 90 000 spectateurs à Wembley, à Londres. À Pont-Sainte-Maxence (Oise), cet athlète discret se prépare en toute simplicité.
Ce champion a les pieds sur terre. À quelques jours d'une demi-finale mondiale dans le mythique stade londonien de Wembley, le lion Yvan Mendy troque ses gants pour son métier d'éducateur. Pendant une heure, loin d'une quelconque pression médiatique, il s'occupe de personnes en situation de handicap à Pont-Sainte-Maxence (Oise), près entre Senlis et Compiègne.
"C'est pas grand chose, mais ça compte pour moi ces petits détails-là, souligne Yvan Mendy, à propos de son activité en dehors du ring. Ils n'ont pas l'impression de me procurer grand chose, mais en réalité j'en tire de la force, un bien-être. Ces petits détails, ça fait la différence le jour J".
En attendant le combat du 22 septembre, Yvan Mendy n'est pas du genre à rester dans sa bulle. À Pont-Sainte-Maxence, il n'est pas une star, mais l'enfant du club qui l'a vu débuter. "À n'importe quel moment de la journée, on peut l'appeler et il répondra, note un licencié du Boxing club olympique. Il est toujours là quand on a besoin de lui. C'est quelqu'un qui est resté humble, simple et droit."
Un adversaire pas inconnu
Mais derrière le sourire bienveillant d'Yvan Mendy se cache un fauve. Sur 46 combats, l'homme a remporté 40 victoires dont 19 par K.O. Pour sa demi-finale WBC, il retrouvera le Britannique Luke Campbell, un adversaire qu'il avait battu en 2015. "Il y a toujours un peu d'appréhension lorsque t'arrives à dix jours du combat, confie-t-il. T'as peur de te blesser, de tomber malade, de chopper un virus à la con une semaine avant le combat. On attend le combat avec impatience, mais c'est pas du stress.""Le gros problème, c'est qu'ils se sont déjà rencontrés ! lance son coach, Giovanni Boggia. Ça a tourné en notre faveur. Donc on pourrait penser qu'il suffit de faire un copier-coller. Mais c'est pas le cas : on part d'une page blanche."
"On n'attend que ça !"
À l'approche du combat, les recettes restent pourtant les mêmes. Pas de boxe ce jour-là mais du repos et des soins pour régénérer un corps, mis à l'épreuve par plusieurs semaines d'entraînement intensif. "On évite les soins un peu trop poussés à dix jours du combat, on va light," suggère Jean-Christophe Piel, l'osthéopathe du boxeur.Samedi 22 septembre, loin de son gymnase de Pont-Sainte-Maxence, Yvan Mendy aura fort à faire face à un adversaire soutenu par 90 000 spectateurs dans le stade de Wembley. "On attend que ça, ça fait plus de dix ans que je suis dans les rangs. Je ne cours pas après la reconnaissance mais c'est vrai que le fait de comabttre dans un stade aussi mythique... c'est le pompon, c'est la cerise sur le gâteau !"
Âgé de 33 ans, Yvan Mendy montera sur la ring pour disputer une de ses dernières demi-finales, l'une de ses dernières opportunités de devenir un jour champion du monde des poids légers.