La FRSEA et les Jeunes agriculteurs des Hauts-de-France manifestent mardi 22 février à Amiens et à Lille contre la hausse des charges, l'augmentation des contraintes réglementaires et la baisse des prix.
Dans la Somme, cinq convois de tracteurs sont partis de différents secteurs du département en direction des zones commerciales d'Amiens.
À Amiens nord, les agriculteurs ont déposé des ballots de paille au niveau des entrées et des sorties du centre commercial Carrefour et fortement filtré la circulation au niveau des deux ronds-points.
Les convois ont ensuite convergé vers le cirque Jules-Verne à proximité de la préfecture de la Somme.
A Lille, le ralliement a eu lieu sur la place de la République :
Le prix de l'engrais azoté multiplié par trois
La FRSEA et les Jeunes agriculteurs des Hauts-de-France veulent exprimer leur colère face à la hausse de leurs charges. Dans un communiqué, ils citent notamment le prix de l’engrais liquide azoté "multiplié par trois en un an" et "le prix du tourteau de colza pour l’alimentation animale a quant à lui augmenté de 50%".
"Aujourd'hui, on travaille quasiment à perte. Mais l'Etat nous laisse sans solution", déplore Guillaume Clop, président des Jeunes agriculteurs de la Somme.
Les syndicats agricoles pointent aussi l'application insuffisante de la loi EGALim, votée en 2018 et sensée réévaluer les prix des produits : "les transformateurs et les distributeurs ne jouent pas le jeu de la transparence et de la prise en compte des hausses de matière première agricole".
Plus largement, les professionnels s'inquiètent de l'avenir de la filière qui serait compromis, selon eux, par les orientations de la future politique agricole commune : "L'évolution de la PAC va nous amener à réinstaurer la jachère (...). Et ça, pour nous, c'est impossible", s'insurge Olivier Fagoo, éleveur de porcs à Verlinghem dans le Nord.
Maintenir une souveraineté alimentaire
Des délégations doivent être reçues en préfecture à Lille et à Amiens dans la journée.
"On en a plein les bottes aujourd'hui !On a un nouveau préfet, on va lui dire aujourd'hui. Il faut qu'il prenne conscience des problèmes et remonte ça aux niveaux national et européen. Il ne faut pas avoir peur de maintenir une souveraineté alimentaire et une agriculture durable et de proximité", explique Simon Ammeux, secrétaire général de la FDSEA 59.