Elles font partie de notre patrimoine et pourtant, comme le minitel vaincu par internet il y a 6 ans, elles auront bientôt disparu du paysage. Les cabines téléphoniques ont été supplantées par la téléphonie mobile. Devenues trop chères à entretenir, certaines sont toutefois reconverties.
C'est l'une des rares survivantes : une cabine téléphonique en bord de départementale, à l'entrée du village de Ligny-Saint-Flochel. Durant des années, elle a rendu service aux automobilistes de passages avant d'être délaissée, presque oubliée. "Je n'y prête même pas attention !", témoigne ce passant. "Avec les téléphones portables, même les fixes qu'on a chez nous ça ne sert plus à grand chose."
Il est loin le temps où chaque commune était équipée de sa cabine. Ce qui fut longtemps une avancée, la promesse de l'accès facile et pour tous au services téléphoniques, serait aujourd'hui devenu inutile.
Il ne reste d'ailleurs qu'une cinquantaine de ces cabines téléphoniques dans le Nord et le Pas-de-Calais, toute amenées à disparaitre d'ici au 31 décembre prochain.
"C'est aussi une demande des collectivités locales d'enlever un peu ces verrues dans les communes, dans la mesure où l'usage très faible", explique Laurent Vitoux, délégué régional Orange Nord-Pas-de-Calais. "Aujourd'hui, ces cabines ne sont plus utilisées, moins d'une minute par jour et par cabine en moyenne."
Des reconversions
Reste les souvenirs, pour les plus de 30 ans... "On prenait combiné et puis on avait l'haleine du précédent, ou l'haleine de clope...", sourit cet ancien utilisateur, peu nostalgique. "Il y en a même qui marchaient sans pièce !", ajoute un autre.
Cet objet devenu vintage est parfois détourné : la cabine téléphonique de Sainte-Catherine doit ainsi son salut aux mots et aux amoureux de la lecture, puisqu'elle abrite désormais une boîte à livres. "Les gens qui viennent apprécient beaucoup. Et puis s'il crachine un petit peu dans notre pays, ils sont un peu à l'abri pour faire le choix de leurs livres", explique Carole Roux, adjointe au maire de Sainte-Catherine.
Comme elle, une vingtaine de cabines téléphoniques devraient être reconverties dans la région, vouées à d'autres usages...