L'avocat du pompier volontaire qui a été mis en examen pour les multiples incendies survenus à l'hôpital Calot de Berck-sur-Mer soulève ce qui lui semble être un vice de procédure. En cause : les conditions de garde-à-vue de son client et notamment les odeurs "toxiques" du commissariat.
Le commissariat de police de Berck se retrouve pointé du doigt dans l'affaire des incendies de l'institut Calot. "On a mis en évidence par le passé des problèmes d'odeurs toxiques, donc ce bâtiment est complètement désaffecté", explique Me Hervé Krych, l'avocat du jeune homme mis en examen pour les incendies de l'Institut Calot. "Le seul espace qui est occupé aujourd'hui, c'est celui des gardés-à-vue, nos clients..."
C'est donc un vice de procédure inédit qui est recherché autour des conditions de détention, lors des garde-à-vues berckoises. "A Berck, les geôles sont vieilles, archaïques. Dans ces conditions, lorsqu'on se retrouve pendant une dizaine d'heures, seul dans ces geôles froides, hostiles, on peut craquer", renchérit l'avocat.
Demande de remise en liberté
L'agent de sécurité, détenu au centre pénitentiaire de Longuenesse, clame désormais son innocence. Mais le Parquet de Boulogne-sur-Mer a indiqué avoir d'autres indices que ces aveux prononcés lors de la garde-à-vue.
"Le parquet a toujours été très sûr de lui dans le cadre de ces procédures, mais la défense l'est tout autant...", avance Me Hervé Krych. "Vous avez une thèse et une antithèse proposées au juge, lui va faire la synthèse. C'est à lui de prendre ses responsabilités, et si l'ensemble des procès-verbaux de garde-à-vue sont annulés parce que les conditions ne sont pas jugées humaines, le juge se doit de mettre en liberté durant l'instruction mon client."
L'avocat boulonnais déposera sa requête la semaine prochaine. Deux dossiers sont toujours ouverts dans cette affaire : un concernant les incendies, l'autre sur le corbeau qui menaçait des salariés de l'institut Calot.