L'enquête progresse dans les incendies qui ont frappé l'Institut Calot, à Berck-sur-Mer, vendredi. Un homme est toujours placé en garde à vue. Les enquêteurs cherchent à savoir s'il est bien l'auteur des feux, mais aussi des lettres de menace reçues par le personnel depuis octobre.
Qui est à l'origine des feux qui ont dévasté une partie de l'Institut Calot, à Berck-sur-Mer, vendredi après-midi ? Comment a-t-il procédé ? Est-ce la même personne que le corbeau qui menace et fait chanter le personnel de l'hôpital depuis le mois d'octobre ?Au lendemain des incendies, beaucoup de questions restent en suspens. Mais l'enquête progresse. "Nous avons un homme en garde-à-vue, les interrogatoires sont toujours en cours", indique Pascal Sabatier, procureur adjoint au Parquet de Boulogne-sur-Mer.
La deuxième personne interpellée en même temps que le suspect, vendredi, sur les lieux de l'incendie, a été rapidement relâchée. "On s'est rapidement rendu compte qu'aucun élément ne pouvait être retenu contre lui", poursuit le Parquet de Boulogne-sur-Mer. Contre l'homme toujours en garde à vue, en revanche, il y a "des élements contre lui".
S'agit-il du corbeau ?
Peut-on déjà affirmer qu'il s'agit du corbeau, qui a envoyé plusieurs messages de menace au directeur et au personnel de l'hôpital ? "Ça fait partie des questions posées par les enquêteurs, ça reste à déterminer." D'après nos confrères de la Voix du Nord, ces messages portent des accusations graves sur certains personnels de l'établissement, dont des accusations d'attouchements.
"Le pyromane est quelqu'un qui connaît parfaitement bien les locaux, qui est parfaitement au courant de la géographie des lieux, qui est parfaitement au courant des mœurs, des pratiques de l'établissement, qui a accès à un certain nombre de locaux où des départs de feu ont eu lieu et où un nombre très limité de personnes sont censées pourvoir entrer", explique Benoît Dolle, directeur du groupe Hopale. "Très manifestement, c'est notre sentiment depuis le début, c'est quelqu'un qui connaît extrèmement bien l'établissement."
En tout, 9 départs de feu ont été signalés "dans différentes parties de l'établissement", vendredi, à partir de midi. "La plupart ont été maîtrisés sans trop de problèmes sauf celui de la salle des archives", poursuit le Parquet.
>> Plus d'infos à suivre.
Un hôpital déjà en crise depuis deux ans
Ces incendies et ces messages menaçants viennent toucher un hôpital qui sort à peine d'une crise judiciaire et morale. En mai 2017, nos confrères de Médiapart révélaient qu'une infirmière de l'Institut Calot avait porté plainte contre un anesthésiste de l'établissement, pour des faits de harcèlement sexuel, requalifiés en "agression sexuelle". Une plainte qui avait alors été soutenue par une autre infirmière dénonçant des faits similaires mais qui n'avait elle pas alerté la justice.En octobre 2016, le CHSCT menait une enquête après quatre accidents du travail pour "souffrance au travail" au bloc opératoire. Un chef de service était alors mis en cause, dans un rapport qui dénonce une charge de travail en nette hausse et une ambiance malsaine. "Cette charge est fortement accentuée par l'attitude autoritaire et “dictatoriale” du Dr Bouxin depuis quelques années", indiquaient alors les auteurs.
Dans ce contexte, on imagine que les messages accusateurs n'ont fait qu'aggraver des situations de stress et de méfiance qui avaient déjà été notées par les représentants du personnel.