En huit jours, trois détenus ont été retrouvés pendus dans leur cellule à la maison d'arrêt de Béthune. Un seul a pu être sauvé. Les syndicats dénoncent la surpopulation chronique de l'établissement.
Un homme de 54 ans est décédé ce vendredi après-midi au CHU de Lille. Il avait été placé en caisson hyperbarre 24 h plus tôt, après avoir été pris en charge par les médecins du SMUR dépêchés à la prison de Béthune pour tenter de le réanimer.
Vers 14h30, ce détenu incarcéré la veille, avait été retrouvé inanimé dans sa cellule avec un lien autour du cou.
Cinq jours plus tôt, le samedi 6 octobre, un autre détenu s'est donné la mort par pendaison dans sa cellule. Son co-détenu, sous traitement et profondément endormi, n'a rien entendu. Il était 8h30 lorsque le surveillant qui venait les chercher pour la douche a découvert l'homme inanimé. Les massages cardiaques prodigués par le personnel pénitentiaire puis par le SMUR ne sont pas parvenus à le sauver.
L'homme de 47 ans avait été vu la veille par le service médical, qui n'avait rien détecté d'anormal dans son comportement.
Trois suicides par pendaison en huit jours
Deux jours auparavant enfin, le jeudi 4 octobre, un troisième détenu, un jeune homme de 24 ans, a lui aussi attenté à ses jours, toujours par pendaison.
Les surveillants ont pu le sauver, il a été hospitalisé au CHRU de Lille, et serait désormais suivi en psychiatrie à Saint-Venant.
"Trois suicides en une semaine, c'est beaucoup trop", déplore Thierry Turlure, secrétaire local FO pénitentiaire. "Le dernier suicide remontait au mois d'août. Cela fait des années que nous n'avons pas eu une loi des séries comme celle là".
Il n'a pas d'explication particulière, sinon la surpopulation endémique de la maison d'arrêt.
Un taux d'occupation de 200 %
367 détenus comptabilisés hier pour 180 places. "200 % de surpopulation", dénonce le syndicaliste, qui évoque des surveillants en surcharge de travail, qui "essayent d'être vigilants, mais ne peuvent malheureusement pas tout voir".