Ni Internet, ni réseau téléphonique n'est disponible dans ce village du Pas-de-Calais.
Si les « digital detox » sont à la mode, pour les 153 habitants de Vincly, dans le Pas-de-Calais, la vie sans internet ni téléphone n’est pas un choix.
Depuis plus de six mois, impossible pour une grande partie des Frugeois de faire une recherche en ligne ou de passer des appels : le village est devenue une « zone blanche ». Dans les zones les moins densément peuplées, les opérateurs n'investissent pas dans les équipements nécessaires, par peur de ne pas rentabiliser les coûts engendrés. A Vincly, les coupures ont commencé en 2017. D’abord ponctuelles, puis de plus en plus fréquentes, jusqu’à une coupure totale fin 2018.
Les habitants s’inquiètent surtout pour les personnes les plus vulnérables. « Si le portable ne passe pas alors que l’on doit appeler les pompiers, on fait comment ? », interroge une frugeoise.
Non-assistance à personne en danger
Et le problème persiste, malgré les interventions facturées des fournisseurs d’accès : personne ne semble identifier la source du problème.
La maire et les habitants ont alors décidé de faire entendre leur voix. Certains envisagent de porter plainte auprès de l’Etat pour « non-assistance à personne en danger ».
A l’ère du tout numérique, vivre sans Internet ni téléphone se révèle très handicapant. Avec plus de 88% de la population française connectée, la plupart des services de l’Etat sont dématérialisés ; les demandes d’aides sociales (allocations, chômage, aides au logement) se font en ligne. Mais aussi paiement des impôts, de certaines factures, inscriptions universitaires… Sans Internet, c’est toute la vie quotidienne qui est impactée.
Alors que la 5G devrait arriver très prochainement en France, Vincly, comme de nombreuses autres zones rurales, attend encore le rattachement à la fibre optique. Prévu pour 2022, il devrait permettre de réduire la « fracture numérique » dont est victime le village.
