Une fresque, un jardin éphémère, une esplanade. Auguste Mariette est né à Boulogne-sur-Mer en 1821. La ville rend hommage à l'un des pères de l'égyptologie et met les petits plats dans les grands. Pharaonique !
On la voit de loin et les voitures ralentissent à son approche. La fresque dédiée à Auguste Mariette prend forme, rue Beaurepaire à Boulogne. Et c'est à l'artiste allemand de street-art, Case Maclaim que revient cette mission. Moins connu en France que Champollion, Auguste Mariette est né à Boulogne en 1821. Considéré comme l'un des pères de l'égyptologie, Mariette Pacha repose dans les jardins du musée du Caire.
Parmi les différents chantiers engagés dans la ville pour célébrer l'enfant du pays, ce portrait aux dimensions gigantesques, 11ème et dernier mur du festival 2021 de street-art : "Case Maclaim a déjà eu un beau souvenir à Boulogne. Il est venu en 2017 et a réalisé une fresque rue des Pipots. Elle s'appelle Pêcheur-sur-Mer, c'est presque un autoportrait. Qu'il accepte de revenir, oui c'est un honneur", explique Amziane Abid, le directeur artistique du festival de street-art de Boulogne.
44ème fresque à Boulogne
Case Maclaim devrait avoir terminé son "mur" d'ici la fin de la semaine. Soucieux du détail dans ses oeuvres, il est très attaché par exemple au langage des mains. Ici, il pratique un peu différemment puisque pour le portrait de Mariette il s'est appuyé sur le dessin de Florent-Pascal Buret : "La différence entre ce travail et ce que je fais habituellement, c'est que là, c'est une copie à partir d'un original. Cela va devenir une pièce monumentale réalisée à partir d'un petit format de 1889 montrant Auguste Mariette. J'interprète et je copie sur un mur gigantesque", détaille l'artiste.
De Boulogne au scribe accroupi du musée du Louvre
Pour suivre la trace de Mariette Pacha dans Boulogne, direction la vieille ville. Juste à l'extérieur des remparts, l'esplanade Mariette se transforme depuis le mois d'avril. La pyramide de marbre et la statue de celui qui découvrit en 1850 le scribe accroupi exposé au Louvre ont été rénovées. Le reste du site est encore en chantier : une réplique exacte de la pyramide de Saqqarah a été érigée, des murets en pierre de Marquise montés, des palmiers plantés et beaucoup d'autres transformations végétales : "On va avoir un bassin à lotus avec des plantes aquatiques et puis on a symbolisé le Nil. Le vrai Nil fait 5400 kilomètres, le notre va faire 78 mètres mais c'est déjà pas mal !", s'enthousiasme Louis Djalaïl, directeur du service parcs et jardins de Boulogne.
Hormis la météo qui a retardé l'avancée des travaux, l'équipe composée d'une dizaine de personnes doit faire avec les aléas du terrain: "La difficulté, ce sont les dénivelés de terrain. Par exemple entre le début du talus et la fin, on a l'impression que c'est plat mais il y a 65 centimètres de dénivelé. Imaginez quand il y a de l'eau", argumente Laurent Dupuis, agent de maîtrise. Mais c'est promis tout sera prêt pour l'inauguration en grandes pompes courant octobre. Des surprises sont même promises.
En attendant que sonnent peut-être les trompettes d'Aïda, Mariette a aussi collaboré à l'écriture du livret de l'opéra de Verdi, le jardin éphémère devant l'hôtel de ville à lui aussi pour thématique l'Egypte. Un dépaysement assuré à visiter gratuitement jusqu'en novembre.