Son univers se situe entre les films de Tim Burton et la Famille Addams. Jusqu'au 5 novembre, le Château d'Hardelot met à l'honneur le travail de l'illustrateur français Benjamin Lacombe. L'artiste plonge le visiteur dans l'esthétisme de la littérature de l'ère victorienne.
"Benjamin Lacombe et le victorien", c'est le titre de l'exposition que propose jusqu'au 5 novembre le Château d'Hardelot. Un an après "Les mondes de Conan Doyle, à l'ombre de Sherlock Holmes", le centre de l'Entente cordiale poursuit son exploration de la littérature à travers le travail d'un artiste phare de l'illustration française, Benjamin Lacombe. Une déambulation immersive dans l'esthétisme de cette période de l'Histoire britannique.
L'époque victorienne se déroule de 1837 à 1901. La Grande-Bretagne, au cœur de son empire colonial, est marquée par une révolution industrielle et commerciale qui bouleverse la société. C'est une période foisonnante pour les auteurs qui font le choix de l'étrange et du fantastique pour se démarquer de l'ordre moral ambiant.
"La période victorienne est fascinante", s'enthousiasme Benjamin Lacombe. "Elle est pleine de renouveau : c'est le renouveau de la littérature jeunesse avec de nouvelles façons de raconter des histoires. Des histoires qui mettent au centre l'enfant, avec son imaginaire, son monde merveilleux. Visuellement, c'est une période très intéressante au niveau des costumes, au niveau de l'architecture."
De la Petite Sirène à Dorian Gray
Un univers qui inspire l'artiste. Dans une première salle, il plonge le visiteur dans le conte d'Andersen, La Petite Sirène. "Andersen est certes Danois, justifie Benjamin Lacombe, mais c'est lui qui a remis au goût du jour la littérature folklorique et ses personnages merveilleux et fantastiques. C'est lui qui a révolutionné le genre et ses figures ont inspiré Lewis Caroll, Edgar Allan Poe ou Oscar Wilde."
La Petite Sirène sous les traits de Benjamin Lacombe est loin des clichés du personnage à la longue chevelure blonde de Walt Disney. Ici, elle a les cheveux courts, une silhouette androgyne. "J'ai voulu illustrer l'histoire dans l'histoire, la raison pour laquelle Andersen a écrit la Petite Sirène," explique-t-il, "c'était en fait l'histoire d'amour impossible entre Andersen et le fils de son mécène. Et c'est pour cela que ma petite sirène prend les traits de son créateur, sa coiffure, sa physionomie."