A Calais, sur le parking des cavistes spécialisés dans la vente à destination des Britanniques, l’heure était au rush, alors que Boris Johnson a annoncé, ce samedi 19 décembre, un reconfinement de Londres et du sud-est de l’Angleterre.
A Calais, sur le parking des cavistes spécialisés dans la vente à destination des Britanniques, l’heure était au rush, quelques heures avant l'annonce, en fin de journée de ce samedi 19 décembre, d'un reconfinement de Londres et du sud-est de l'Angleterre.
En début de journée, des Anglais qui avaient fait le déplacement pour acheter en grande quantité des vins français avant le Brexit commençaient à remplir les parkings. Les commerçants attendaient depuis plusieurs semaines cette vague d’acheteurs d’outre Manche.
Les 10 jours de quarantaine qui attendent tout voyageur provenant de France et arrivant en Angleterre, Britanniques compris, n’ont pas découragé ces acheteurs d’un tel déplacement.
Une quarantaine pendant les vacances de Nöel
Comme l’explique Kirk, un cinquantenaire venu du Comté d’Essex au nord-est de Londres: “C’est justement maintenant que nous pouvons venir faire des réserves en France. Nous avons les vacances de Noël qui commencent, donc nous faisons l’aller-retour dans la journée. Nous passerons ensuite 10 jours confinés à la maison. Cela ne nous dérange pas du tout!” précise-t-il dans un sourire.
Venu avec sa future femme Becky, il charge un à un les cartons de vin dans son SUV. En tout, plus de 160 bouteilles garnissent le moindre espace libre des coffre et arrière du véhicule. Ils auront dépensé en tout 630 livres, soit presque 700 euros. “Nous aurons de la réserve de bon vin français, c’est parfait ! Nous avions prévu de nous marier donc nous aurons de quoi faire”, s’enthousiasme le cinquantenaire.
Cet autre britannique, Jit, empile lui aussi des caisses de vin de différentes tailles à l’arrière de sa voiture. Il ne reste plus que les sièges avant de libre.
“Normalement, nous venons seulement une fois par an faire des réserves de vin”, explique cet anglais originaire de Birmingham.
"Acheter du vin reste moins cher ici"
“Avec le Brexit, précise-t-il, nous ne savons pas s’il existera une limitation dans le nombre de bouteilles, et il y aura aussi certainement des taxes en plus. Nous n’avons que 4h de route pour venir à Calais (hors trajet en ferry NDLR). Nous avons acheté tout ce que nous pouvions. Car acheter du vin français reste moins cher ici qu’en Angleterre !”.
Les commerçants sont ravis de voir arrive cette vague d’Anglais qui avait trop tardé. Jérôme Pont, le gérant d’une de ces boutiques convoitées par les Britanniques, explique que: “ça fait des mois que nous nous y préparons”.
Une flexibilité des stocks et des ressources
Pour cet autre gérant, la situation demande surtout une organisation et une flexibilité inhabituelles. “Je dois gérer les stocks à la fois pour les Anglais et pour les Français. En ce moment, il y a énormément de commandes. J’ai dû embaucher 10 intérimaires en plus. Mais après le Brexit, il y aura plusieurs mois sans rien”.
Les annonces de Boris Johnson de la fin de journée pourraient mettre à frein à cette tendance tant attendue.