VIDÉO. Calais : des camps démantelés, plus de 500 migrants expulsés

Une opération de démantèlement a commencé ce matin 10 juillet à Calais. Plusieurs centaines de personnes migrantes auraient été envoyées dans des centres d'accueil ou de rétentions administratives.

Au moins six cars d'exilés ont quitté la zone industrielle des Dunes à Calais selon les associations. Une opération de démantèlement des camps où vivent plusieurs centaines de migrants a eu lieu ce matin 10 juillet dès 6 heures. 

"519 personnes isolées, réparties dans seize bus, ont été prises en charge et transportées vers des centres situés dans la région Hauts-de-France et d'autres régions françaises", rapporte la préfecture du Pas-de-Calais dans un communiqué de presse. 

"D'après le nombre de repas donnés, ils étaient autour de 1000 sur Calais, venant de différents pays : Erythrée, Afghanistan, Syrie", explique un bénévole de l'association Salam, qui vient en aide aux exilés. 

Dans ce même communiqué, la préfecture du Pas-de-Calais explique que "dans le cadre de cette opération, de nouvelles maraudes ont été effectuées sur le site et ont permis de proposer à la population migrante une mise à l'abri dans différents centres d'accueil et d'hébergement". 

"Treize personnes (familles et mineurs) ont été orientées vers des centres d'hébergement et de réadaptation sociale. Enfin, vingt personnes en situation irrégulières ont été interpellées en vue d'un placement en retenue administrative", ajoute-t-elle. 

Une occupation de terrain jugée "illicite et prolongée" par les autorités


Selon les autorités, l'occupation de deux terrains de "manière illicite et prolongée par des migrants en l'absence de toute autorisation des propriétaires", dans la zone des Dunes,occasionnait "de sérieux problèmes de sécurité, de salubrité et de tranquillité, en particulier pour les riverains situés juste à proximité et aux alentours.

"La maire de Calais avait appelé l'attention des services de l'Etat sur ces difficultés. Les propriétaires des terrains concernés ont saisi le président du Tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer", qui a rendu deux ordonnances d'expulsion le 10 juin, affichées jeudi par voie d'huissier sur les terrains occupés, affirme la préfecture. 

"Suite à l'accord du ministre de l'Intérieur," le préfet du Pas-de-Calais "a décidé d'octroyer le concours de la force publique sur ce secteur".

Des heurts auraient eu lieu sur un des campements selon les associations. Les forces de l'ordre auraient eu recours à des gaz lacrymogènes. "Apparemment, ça s'est enflammé", reconnaît Jean-Claude Lenoir, président de l'association Salam.

Pas étonnant selon lui du fait des "violences quotidiennes et du harcèlement quotidien qu'ils subissent. Il pleuvait et il faisait froid. Les gens vivent dans des poubelles."

"Une véritable chasse à l'homme"


"Le déploiement de policiers a fait fi de toute limite cadastrale pour expulser l'ensemble des campements qui se trouvaient dans la zone industrielle des Dunes, ainsi que les autres campements calaisiens", ont déploré dans un communiqué commun plusieurs associations d'aide aux migrants (La cabane juridique, Utopia 56, Human rights observers). 

"Une véritable chasse à l'homme s'est déployée pour tenter de faire disparaître les migrants en les emmenant de gré ou de force dans les bus affrétés, pour les amener vers une destination inconnue", ont-elles dénoncé. 

"Les affaires des migrants, les précieuses tentes, sacs de couchage, couvertures, bois de chauffage et tout le matériel utile à la survie de ces hommes et ces femmes ont été ramassés et bien souvent mis hors d'usage par une société de nettoyage afin de rendre plus ardues encore les conditions de vie des migrants qui ne manqueront pas de revenir", ont ajouté les associations. 

Plusieurs centaines de migrants placés dans des centres d'accueil 

En attendant la fin de l'opération, les associations aidées par les migrants sur place ont récupéré les tentes non saisies pour préserver le matériel des camps non démantelés. 

Aucun chiffre exact n'a pu être donné, mais ce seraient plusieurs centaines de migrants qui auraient été placés dans des cars et envoyés dans des centres d'accueil et d'évaluation des situations (CAES), partout en France. 

La dernière grosse opération de démantèlement avait eu lieu, il y a environ trois mois. 

Accès interdit aux associatifs et aux médias 

Les associations présentes sur place disent avoir été intimidées par des contrôles d'identité et la zone, bouclée, a été interdite d'accès que ce soit pour les journalistes ou les associations. 

Jean-Claude Lenoir, dénonce cette situation : "Depuis quelques années, tout se passe sans regard citoyen. Nous avons donc très peu d'informations sur ce qu'il s'est passé sur le camp. Ni les médias, ni les citoyens, ni les associations ne peuvent accéder au périmètre d'intervention."
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