Calais : la distribution des repas aux migrants est désormais assurée par l'État

Les distributions de repas pour les migrants de Calais assurées par l'Etat ont commencé mardi matin, à deux endroits différents de la ville, attirant peu de candidats.

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Un terrain vague a été aménagé dans la zone industrielle des Dunes, entouré de barbelés, sur lequel deux préaux ont été installés. En présence de la police, une douzaine de membres de l'association La Vie Active, mandatée pour sept mois par l'Etat, organisaient la distribution autour d'un bus mobile, qui s'est ensuite rendu près de l'hôpital.

>> Un reportage de Mathilde Kasczowski, Lila Haffaf et Flavien Bellouti. 

Plusieurs migrants allaient et venaient le long des grillages, sans entrer. Entre 9h et 10h30, seuls deux migrants sont venus prendre leur petit-déjeuner. "Beaucoup ne veulent pas, ont peur des caméras", explique Luis, Ghanéen âgé de 21 ans, à la trentaine de journalistes présents. "Je reviendrai cet après-midi", assure-t-il en anglais. "Il faut dire au gouvernement de continuer à nous aider."

Deux distributions quotidiennes sont prévues: un petit-déjeuner entre 09h et 11h, avec des boissons chaudes, du fromage ou encore du pain, et un repas chaud entre 15h et 18h, constitué de deux rations. 

En visite à Calais mi-janvier, le président de la République avait annoncé que l'Etat prendrait "à sa charge" la distribution de nourriture assurée jusqu'ici par les associations. "L'Etat a honoré sa parole (...)", a déclaré le sous-préfet de Calais, Michel Tournaire, rappelant que l'un des objectifs est d'éviter de nouveaux "bidonvilles".

"Il y a la nouveauté, l'adaptation", a-t-il estimé pour expliquer l'absence des migrants, en plus de la présence de la presse. "Il nous faudra un recul de plusieurs jours".


Une "bonne nouvelle" pour les associations


Pour Loan Torondel, de l'Auberge des Migrants qui a arrêté ses distribution lundi soir, ce dispositif est "une bonne nouvelle". "On revient dans la normalité, c'est le devoir de l'Etat d'assurer cette mission", juge-t-il, expliquant l'absence des migrants par le nombre important de caméras, notamment. L'association Utopia56 a également suspendu ses distributions de repas. "On laisse la chance au gouvernement de prendre ses responsabilités pleinement", a expliqué Charlotte, l'une des bénévoles.

"Nous n'avons pas d'inquiétude pour les jours qui viennent", a affirmé Stéphane Duval, directeur du dispositif humanitaire de Calais pour la Vie Active, qui prévoit des repas pour 350 personnes. "On prépare plus. Ils pourront passer plusieurs fois s'ils le souhaitent". Selon la préfecture, quelque 350 migrants vivent dans le Calaisis dans l'espoir de rejoindre la Grande-Bretagne. D'après les associations, ils sont entre 500 et 600.


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