Calais : l'IGPN saisie après la plainte d'un migrant érythréen s'affirmant victime d'un tir de LBD

Un migrant érythréen de Calais affirme avoir été victime d'un tir de LBD au cours d'une intervention d'une compagnie de CRS en novembre dernier. Il a porté plainte et une enquête de l'IGP a été ouverte. 

Une enquête de l'IGPN est en cours après une plainte déposée en janvier par un migrant érythréen de Calais affirmant avoir été victime d'un tir de LBD, a-t-on appris ce mercredi 10 mars auprès du parquet de Boulogne-sur-Mer. 

L'avocat de cet homme de 45 ans, Me Étienne Noël, va également déposer devant le tribunal administratif de Lille "d'ici cette fin de semaine" une double requête en référé expertise pour réclamer la nomination d'un médecin légiste et d'un expert en balistique.

Selon le parquet de Boulogne-sur-Mer, la plainte, révélée par Médiapart et Libération, a été déposée le 25 janvier et transmise à l'IGPN le 18 février. Elle rapporte que les CRS "ont tiré" sur un groupe d'une dizaine de migrants "avec des armes ressemblant à des LBD" (lanceurs de balles de défense), après des premiers "tirs de grenades lacrymogènes" pour les disperser alors qu'ils étaient sur leur "camp de vie" à Calais, le 11 novembre 2020.

"L'enquête devra d'abord déterminer quelle compagnie de CRS était engagée ce jour-là et vérifier les carnets de suivi devant être remplis lors de tout usage de LBD", a précisé à l'AFP Pascal Marconville, procureur de Boulogne-sur-Mer.

Selon Me Noël, "les tirs de LBD ont été faits à 8-9 m, très en deçà de la distance réglementaire, de surcroît au niveau de la tête". 

"Le choc a été extrêmement violent" et cet homme, qui a déposé une demande d'asile politique en France et réside aujourd'hui dans un foyer à Calais, "a subi de nombreuses fractures, au front, aux orbites et aux dents". "Nous voulons retourner contre l'État l'arme du droit", a-t-il conclu.

Cette accusation de tirs LBD au visage avait été portée le 17 novembre dans une lettre ouverte des migrants érythréens de Calais, diffusée par l'ONG Human Rights Observers.

"Les CRS agissent parfois au-dessus de la loi; un pays démocratique ne peut pas être considéré comme tel s'il utilise la force physique de cette manière", écrivaient-ils notamment.

Interrogée, la préfecture du Pas-de-Calais avait jugé "graves" ces accusations, et demandé un "rapport très précis au directeur départemental de la sécurité publique".

Sur la journée du 11 novembre, elle avait expliqué que les CRS sécurisaient une intervention des pompiers portant assistance à un migrant blessé au cours d'une rixe quand ils ont été caillassés. C'est "pour rétablir le calme" qu'usage avait été fait "de plusieurs grenades lacrymogènes et de cinq tirs LBD".

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