Ils sont entre 500 et 700 migrants aujourd'hui à Calais. Qu'est-ce qui pousse les migrants à risquer leur vie nuit après nuit pour essayer de monter dans des camions ? L'espoir d'une vie meilleure de l'autre côté de la Manche.
Au bout de l'enfer, il y a l'Angleterre... Pour cela, ces exilés sont prêts à supporter le froid, la pluie, le dénuement absolu, sans la moindre possibilité de se mettre au chaud, ou de s'abriter quelques heures. De l'autre côté de la Manche, ils pourront enfin démarrer une nouvelle vie. Ils l'espèrent tous.
"J'ai demandé l'asile en Allemagne, en Italie, en Belgique, partout ça a été refusé. Je n'ai pas de papiers, pas de travail, pas de maison... J'ai besoin d'aller à Londres", expliqué cet exilé afghan. "A Londres, je vais travailler, avoir une belle vie si je peux étudier à l'école. Ici c'est pas une vie.... Ici c'est un gros problème", poursuit-il.
Les règles absurdes des Dublinés
Un peu plus loin, un autre exilé venu d'Ethiopie ajoute : "Je suis infirmier, j'ai fait une formation. Je ne suis pas une personne qui n'est pas éduquée mais je suis l'esclave de mes empreintes. Je ne vais pas me couper les doigts. Je ne suis pas le seul à être dubliné ici, la majorité des gens sont dublinés."
Dublinés, du nom du règlement européen de Dublin : il les oblige à demander l'asile dans le premier pays d'Europe où ils ont été enregistrés, l'Italie pour beaucoup. "L'Etat italien n'en veut pas donc ils reviennent en France", explique Maya Konforti, de l'Auberge des Migrants. "S'ils reviennent en France ils ne peuvent toujours pas demander l'asile en France donc ils veulent essayer d'aller en Angleterre. Ces personnes ne sont pas expulsables, et qu'est-ce que ça fabrique ? Des gens qui habitent à la rue, sans papiers, sans possibilité de travail. Que voulez-vous qu'ils fassent ? Ils essayent d'aller en Angleterre. Peut-être qu'ils pourront au moins avoir un travail illégal là-bas."
L'espoir d'une nouvelle vie
"Il n'y a pas de système de carte d'identité qui permet de traquer les individus comme en France. C'est plus facile de travailler illégalement", ajoute Jacob Strauss, bénévole dans l'association "Refugee Community Kitchen".
Et puis il a la langue, que la plupart des migrants connaissent un peu. "Je préfère l'Angleterre car je comprends l'Anglais.... On sait que c'est risqué, mais on n'a pas le choix." Tous ici savent enfin qu'une fois sur place, ils pourront compter sur leur communauté pour les aider à démarrer leur nouvelle vie.