Depuis lundi, la grève du zèle des douaniers créé des embouteillages de camions à l’entrée du port de Calais et d’eurotunnel. Les chauffeurs de poids-lourds montent au créneau.
En cause, la grève du zèle des douaniers qui dénoncent les possibles conséquences du Brexit. En appliquant les consignes de contrôle à la lettre, les douaniers mettent plus de temps à vérifier chaque poids-lourd, créant ainsi des files d’attente interminables.
Multiplication des zones de stockage
La préfecture des Hauts-de-France tente de fluidifier le trafic en créant des zones de stockage pour les camions de plus de 7,5 tonnes. "Stocker" les poids lourds consiste à leur interdire provisoirement la circulation, en attendant une amélioration du trafic.
Ces mesures sont mises en place depuis mardi 5 mars, et sont reconduites ce vendredi pour le quatrième jour consécutif.
Trois zones de stockage sont actuellement activées aux abords de Calais :
- Sur l’A16, à hauteur de Saint-Folquin
- Sur l’A16, au niveau de Ghyvelde
- Sur l’A26, au niveau de Setques
Plus de 10 heures sur le bord de la route
Les organisations professionnelles du transport routier de marchandise alertent sur cette situation. Ils dénoncent des conditions de travail difficiles et une perte économique considérable.
Sébastien Rivera, de la Fédération Nationale des Transports Routiers (FNTR) du Pas-de-Calais, déplore la gestion des flux faite par la Préfecture. "On sait que ce n’est pas évident à gérer mais lorsque la Préfecture a pris la décision de stocker les poids-lourds, on n’a pas été informé" explique-t-il. Conséquence directe : les poids-lourds ne traversant pas la Manche se retrouvent embourbés dans ces blocages, et patientent parfois pendant de très longues heures sur le bord de la route.
"Dès lors qu’il y a un moindre grain de sable dans ce rouage transmanche, ça bloque. Et il ne faut pas que les véhicules livrant les grandes surfaces sur Calais soient bloqués. Il faudrait faire du tri sur les véhicules poids-lourd." Selon lui, certains camions sont restés bloqués plus de dix heures en début de semaine, "parfois sans eau ni nourriture." Et au-delà des conditions de travail difficiles, cela représente une perte financière considérable : "un véhicule bloqué 10 heures, c’est 600 euros de perte sèche" affirme Sébastien Rivera.
De son côté, la préfecture affirme que le temps moyen d'attente sur les zones de stockage depuis le début du mouvement de grève oscille entre 1h et 2h. Pour les périodes les plus tendues, l'attente peut monter jusque 6 heures.
Trouver des solutions rapidement
Les transporteurs routiers demandent à être mieux informés, et plus rapidement. Pour Sébastien Rivera de la FNTR, "il faut réfléchir à une sélection des flux, c’est-à-dire scinder les poids-lourds selon leur destination" pour permettre de fluidifier le trafic et ne pas impacter les transporteurs locaux.
Car selon lui, ce scénario va être amené à se répéter, "Brexit, avaries techniques, intempéries, questions migratoires…" liste-t-il.
Même si les transporteurs routiers ne condamnent pas la grève du zèle des douaniers, ils espèrent une sortie de crise la plus rapide possible. Les douaniers de Calais et Dunkerque doivent être reçu par le Ministre Gérald Darmanin en début de semaine prochaine.